Stanislas Guerini et Christophe Béchu, respectivement ministre de la Fonction Publique et de la Transition Ecologique dévoilent ce mardi 11 octobre la formation aux enjeux écologiques destinée aux fonctionnaires. Cela concernera plus de 40.000 cadres de l’Etat dans les prochaines années.
220 directeurs de l’administration centrale vont débuter la formation la semaine prochaine
25.000 cadres de la fonction publique d’Etat vont être formés à la transition écologique ces 18 prochains mois, suivis par 12.000 cadres de la fonction publique territoriale et 4.000 de la fonction publique hospitalière. L’objectif est de les former avant 2025 : c’est un plan ambitieux salué par Adam Forrai, responsable des affaires générales du Lierre, un réseau de fonctionnaires consacré à la transition écologique. « On a poussé pour cette formation depuis un an. Au début, on n’était pas écouté. Mais là, il y a quelque chose qui se passe, le gouvernement va dans quelque chose d’ambitieux », s’enthousiasme-t-il. Les premiers à bénéficier de cette formation sont les hauts fonctionnaires directeurs de l’administration centrale. 220 d’entre eux vont commencer la formation le 19 octobre pour la terminer avant Noël. Ce sont « des postes décisionnels stratégiques et structurants pour la transformation écologique », indique Léa Falco, membre du collectif Pour un réveil écologique, qui avait participé à la formation des députés aux enjeux écologiques en juin dernier. « La formation consiste à les mettre à niveau, leur donner une connaissance et une sensibilisation pour que ce soit décliné dans leurs secteurs », explique-t-elle. « Mais il ne s’agit pas d’en faire des chercheurs ! »
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Les fonctionnaires rencontreront des climatologues et des acteurs de terrain
Ils vont pourtant rencontrer beaucoup de chercheurs au cours de ce parcours, organisé en trois temps. D’abord, il y a un éclairage sur les grands rapports et le consensus scientifique avec des experts comme les climatologues Valérie Masson Delmotte ou Corinne Le Quéré. Dans un deuxième temps, des ateliers sur la transition écologique seront mis en place, par exemple au sujet du calcul de sa propre empreinte carbone et de comment la réduire. Enfin, la formation se conclura sur le terrain, à la rencontre d’acteurs qui innovent et déploient des solutions, que ce soit des entreprises, des ONG ou des opérateurs de l’Etat. Au total, 20 heures de formation qui ne seront pas uniquement centrées sur la question climatique mais aussi sur la crise de la biodiversité et sur les ressources naturelles. Léa Falcone espère que cette formation ne se limitera pas à la simple sensibilisation : « c’est un premier pas et ça ne va pas réussir à transformer magiquement l’administration. Ca appelle à d’autres étapes ensuite ».
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Ces directeurs de l’administration centrale seront d’ailleurs accompagnés à leur retour au travail par des « coachs » : des agents de l’Etats qui seront là pour les aider à transformer, selon le ministère de la Fonction Publique, leur administration autour de plans d’actions décidés. La formation des 25.000 autres cadres sera sans doute un peu différente mais s’inspirera de celle-là. A partir de janvier, ce sont les préfets et les ambassadeurs qui seront aussi formés, avant une montée en charge du dispositif. Le ministère assure qu’en parallèle, un travail est mené dans les grandes écoles qui forment les fonctionnaires et hauts fonctionnaires, pour inclure plus d’écologie dans les programmes.
Baptiste Gaborit