Les sociétés de transport développent la pratique de l’écoconduite, qui consomme peu de carburant. Une solution idéale pour réduire à la fois les coûts et l’empreinte écologique du transport. Radio Classique s’est embarqué dans un bus de la société Transdev : celle-ci va jusqu’à organiser un concours d’écoconduite entre les conducteurs.
A l’année, Transdev Houdan économise 8 à 10L de carburant aux 100 kilomètres grâce à l’écoconduite
Abdelnasser Jerroudi est conducteur de bus pour la société de transport Transdev à Houdan, dans les Yvelines, à la frontière avec l’Eure et Loire. Il est adepte de l’écoconduite, une pratique de la conduite économe en carburant. « Il faut toujours regarder au loin pour avoir le maximum d’anticipation », explique-t-il. Les accélérations brutales et les coups de freins sont des « consommations inutiles » qu’il faut éviter, tout comme conduire avec des pneus sous-gonflés et à une vitesse trop élevée. « Il faut être comme un caméléon et regarder à gauche et à droite tout le temps », remarque le conducteur. Une telle technique se maîtrise en deux ans selon lui.
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Pour économiser du carburant, le secret d’Abdelnasser se trouve juste à côté de son volant, sous forme d’une manette : c’est le freinage électrique qui fonctionne tout seul et ralentit le véhicule. Chaque année, son entreprise organise un concours entre les chauffeurs selon leur bilan d’écoconduite. Parmi les 10 finalistes de cette année, c’est Abdelnasser qui a remporté « l’écochallenge ». Cette nouvelle tendance représente surtout des économies pour Transdev : en moyenne annuelle, 8 à 10L de carburants sont économisés sur 100 kilomètres pour chaque véhicule selon Johan Perfillon, formateur et responsable du bureau d’étude de Transdev Houdan. « Le carburant est la première dépense après les salaires donc c’est très important », affirme-t-il. « Avant, on avait un parc de véhicules âgés, maintenant on a des boites de vitesses avec des rapports bien étagés pour limiter la consommation ».
Avec la crise énergétique, ces efforts d’écoconduite ne suffisent plus pour baisser les dépenses de carburant
Que ce soit avec du gaz ou de l’électrique, dans un tramway, un train ou un métro, l’écoconduite peut être pratiquée. De la RATP à la SNCF, c’est le crédo de la plupart des entreprises qui gèrent la mobilité urbaine. Elles sont réunies dans l’Union des Transports Publics (UTP). « Pour conduire un véhicule électrique, plus nerveux que les autres, il faut apprendre l’écoconduite via des formations », note la présidente de l’UTP Marie-Ange Debon. Cela permet une réduction de 5 à 10% de la consommation selon elle. Mais avec la crise énergétique, ces efforts ne peuvent pas suffire. « On a demandé un soutien des pouvoirs publics pour un tarif régulé sur l’électricité, dont le prix a été multiplié par 10« , indique-t-elle. Il faut aussi se passer complètement du gasoil dans les bus et donc renouveler la flotte : l’UTP demande au gouvernement une aide de 100.000 euros par véhicule.
Laurie-Anne Toulemont