C’est la nouvelle solution de mobilité qui attire de plus en plus de villes. Le bus à hydrogène pourrait venir concurrencer le bus diesel et électrique par sa neutralité carbone et son autonomie. Il reste cependant encore des étapes à franchir pour son développement en France.
Environ 1 000 bus à hydrogène devraient être livrés d’ici 2030
Après le bus diesel, hybride ou encore électrique, voici maintenant venue l’heure des autobus motorisés à l’hydrogène. Pour l’instant, il n’y a qu’une petite trentaine de ces bus qui sont en test dans sept réseaux de transports urbains français, notamment à Versailles, la Roche-sur-Yon et Pau. Mais d’ici 2030, environ 1 000 véhicules de cette nouvelle génération devraient être livrés. Si on compare aux 1800 autobus achetés par an dans l’Hexagone, cela ressemble à une goutte d’eau mais l’opération a le mérite de passer d’un simple effet de curiosité à un vrai déploiement. Surtout que ces 881 bus en commande ferme – qui ne peut être annulée – seront utilisés dans une cinquantaine de villes françaises.
A lire aussi
Les municipalités s’intéressent à ces bus car l’hydrogène a deux avantages majeurs. Premièrement, son utilisation n’émet pas de pollution, ni par rejet de particules fines ou de fumées. Le bus à hydrogène ne rejette que de l’eau et le transport est silencieux, donc pas de pollution sonore. Deuxièmement, l’autonomie est de plus 300 kilomètres et le plein se réalise en un quart d’heure, ce qui est un argument de poids face au moteur électrique. L’avantage d’un réseau de transport urbain est la connaissance précise du point de départ, du point d’arrivée et des kilomètres parcourus. On peut donc planifier au kilomètre près les pleins avec quelques stations de rechargement.
La production d’un bus à hydrogène coûte deux fois plus cher que celle d’un diesel
Il faut tout de même mentionner les inconvénients du bus à hydrogène. Bien sûr, il y a le coût d’une telle technologie, autour de 600 000 euros. C’est au moins deux fois plus qu’un diesel et 150 000 euros de plus qu’un électrique. Difficile également de prévoir combien on devra dépenser pour un plein d’hydrogène et si on sera capable d’en produire en grande quantité de manière propre. Par ailleurs, c’est une nouvelle technologie qui implique un fort pari industriel pour beaucoup de nouveaux acteurs. Heureusement, il y a des aides publiques prévues et l’exploitation au quotidien s’annonce simple. Pour pérenniser le développement du bus à hydrogène, il faut créer un cercle vertueux : plus de commandes, plus d’économies d’échelles et plus d’expertise. Si les bus et les trains régionaux réussissent, le marché pourra s’élargir un jour aux poids lourds par exemple ou aux taxis.
David Barroux