En Islande, l’activité humaine et le réchauffement climatique vont permettre au pays de retrouver ses forêts. Une situation extrêmement paradoxale dans un contexte où l’on parle plutôt de destruction de la planète provoquée par la pollution des hommes. Il faut évidemment considérer cet exemple comme unique.
Des millions d’arbres replantés notamment pour protéger les villes et villages des tempêtes de cendres liées aux volcans
L’Islande a connu une forêt primitive pendant des milliers d’années jusqu’à l’arrivée d’Erik Le Rouge, il y a 1150 ans environ. Il s’agit de ce viking chassé d’Islande pour meurtre et découvrira le Groenland. Erik Le Rouge, non satisfait d’être un bagarreur hors pair et un véritable fléau social, fut aussi un fléau environnemental pour l’île, puisqu’il éradiqua 40% des forêts du territoire pour construire des villages et de nouvelles embarcations, pour se chauffer et chauffer les forges pour fabriquer leurs outils.
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Dans les années 50, on estimait la forêt à 492 km2 pour une superficie totale de 103000 km2. Mais c’est à ce moment-là que la reforestation commença. Au début très timidement, car le boom économique du pays fut néfaste à cause de la pollution qui lui est associée. Mais les Islandais, pauvres jusqu’alors, devenant riches, se mirent à être plus conscients de leur environnement et décidèrent de replanter leurs forêts. Résultat, des millions d’arbres ont été replantés chaque année. Le but écologique n’est pas toujours invoqué. Les Islandais ont ainsi inventé les forêts protectrices des tempêtes de cendre liées à l’activité volcanique qu’ils ont judicieusement plantées autour de leurs villes et villages.
Les Islandais ont dit adieu à l’un de leurs plus grands glaciers en 2019
Les habitants de l’Islande vont alors profiter du réchauffement climatique. Dans un premier temps, il a fait disparaître leurs glaciers. Il y a trois ans, les Islandais ont même fait une cérémonie pour dire adieu à l’Okjökull, un de leur plus grand glacier. Mais ce réchauffement a aussi pour conséquence de faire pousser les arbres plus vite que prévu, et de pouvoir introduire d’autres espèces. Dans les montagnes, la ligne d’altitude jusqu’à laquelle poussent les arbres a augmenté. Conclusion : paradoxalement, c’est l’homme et son impact sur l’environnement qui contribuent à ce que l’Islande retrouve peu à peu ses forêts d’antan. Un juste retour des choses puisque, rappelons-le, c’était l’homme viking qui les avait détruites…
Régis Le Sommier