La France n’avait pas connu autant d’incendies depuis la canicule de 2003. Pour retrouver l’origine de ces feux, une brigade spéciale existe, et permet aux autorités d’identifier les responsables grâce notamment à l’étude de la végétation.
Les feux de juillet ont brûlé plus de 20 000 hectares de forêts
Les incendies se multiplient cette année. La forte sécheresse et les températures extrêmes encouragent les départs de feu qui ravagent parfois des milliers d’hectares. En Gironde, à la Teste-de-Buch, les feux de juillet ont brûlé plus de 20 000 hectares de forêts. La Gironde est d’ailleurs à nouveau en vigilance orange canicule. On se demande alors comment les autorités font pour retrouver les origines d’un feu. C’est en fait l’objet de la brigade Recherche des causes et circonstances d’un incendie, la RCCI. Cette brigade regroupe des gendarmes, des pompiers et des forestiers qui ont l’objectif de raconter l’histoire des premières minutes des feux. Dans un premier temps, il faut bien connaître le terrain et notamment la végétation.
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Benoît Reymond, responsable de pôle à l’agence de défense des forêts contre l’incendie, nous indique que l’Office nationale des forêts joue en premier lieu un rôle déterminant : « on a un réseau de mesure de la teneur en eau dans la végétation. Cela va nous permettre d’avoir une indication sur l’énergie qu’il a fallu pour que l’incendie naisse et se développe ». Cette énergie vient ensuite donner des indications sur les causes de l’incendie : « les feux de mégot et de bord de route vont pouvoir éclore uniquement dans des conditions de sécheresse. Pour les végétations à teneur en eau élevée, il va falloir chercher des causes qui ont généré une énergie supérieure ». Il faut ensuite vérifier sur le terrain ces premières pistes.
« A sa naissance, le feu ne dégrade pas tout. Si c’est une cigarette qui a déclenché l’incendie, on retrouvera le mégot »
La première étape est donc de délimiter la zone de départ de feu selon le capitaine Alain Marcastel, en charge de la brigade de la recherche des causes circonstances d’incendie pour le SDIS de la Gironde : « on va d’abord analyser la situation sous un spectre le plus large en regardant les grosses traces laissées par les flammes, pour remonter ensuite à la zone où le feu a pris naissance ». Le but est donc de resserrer au maximum la zone de départ exacte afin d’y guetter le moindre indice : « à sa naissance, le feu ne dégrade pas tout. Si c’est une cigarette qui a déclenché l’incendie, on retrouvera le mégot ». Le but de ces enquêtes est à la fois de pouvoir déclencher une procédure judiciaire en cas d’origine criminelle mais aussi de mieux cibler la prévention.
Anna Huot
Ecoutez le reportage d’Anna Huot (à partir de 0’55) :