Nous vivons la plus grave sécheresse jamais enregistrée en France. Matignon a donc annoncé l’activation d’une cellule de crise interministérielle, qui se réunit ce vendredi 5 août pour la première fois.
Les greens de golf, par exemple, bénéficient de dérogations pour arroser leurs pelouses
De nombreux territoires traversent une situation historique, et ce qui préoccupe le gouvernement, ce sont les prévisions météo. La sécheresse est bien là, et on sait qu’elle va durer au minimum encore 15 jours, voire bien plus. Aucune pluie abondante n’est prévue pour le moment. Dès la semaine prochaine, les préfets devront réunir tous les acteurs locaux de l’eau. Ils vont définir la priorisation des usages en cas de nécessité, et cela fait déjà débat. Les greens de golf, par exemple, bénéficient de dérogations pour arroser leurs pelouses, alors qu’au niveau de crise, les agriculteurs n’ont pas le droit d’arroser les cultures. Tout le pays est concerné : 62 départements sont en crise, et depuis hier, s’est ajoutée à cette liste la Creuse et la Nièvre.
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A Clansayes, dans la Drôme, il n’y a plus eu d’eau au robinet pendant 48 h
Les mesures sont prises à l’échelle communale, mais parfois toutes les communes d’un département sont concernées. C’est le cas notamment en Lozère, dans le Cantal et en Haute-Vienne. Les exemples de village où l’eau ne coule plus se multiplient. Cette semaine à Clansayes, dans la Drôme, il n’y a plus eu d’eau au robinet pendant 48 h, des camions ont dû venir remplir le réservoir de la commune. La cellule de crise interministérielle devra également se pencher sur de possibles mesures de sécurité civile pour assurer, par exemple, la livraison d’eau potable dans les communes. Pendant ce temps, en Corse, pour la première fois une mairie va se doter d’une unité de dessalement de l’eau, dans le village de Rogliano. L’unité permettra de produire 500 mètres cubes d’eau potable par jour. Elle doit être mise en service le 10 septembre, avant l’épuisement des réserves, espère le maire.
Pierre Collas
