Face à la sécheresse, le sentiment d’impuissance des agriculteurs

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Les températures continuent à grimper dans le pays. Avec une nouvelle vague caniculaire annoncée pour cette semaine, les agriculteurs vont encore subir de plein fouet la chaleur, et certains sont résignés à perdre leurs récoltes estivales.

La canicule vient compliquer un quotidien déjà difficile

Les agriculteurs sont en première ligne face à la sécheresse et s’attendent à une nouvelle semaine difficile avec les fortes chaleurs annoncées sur tout le territoire. Entre des récoltes anticipées, des rendements diminués et des cultures et des animaux assoiffés, la canicule vient en effet compliquer un quotidien déjà difficile, comme nous le montre l’état des prés de Sophie Berly, une éleveuse de vache laitière installée en Saône-et-Loire. Ses pâturages ne présentent plus un seul coin de verdure, et l’herbe y est jaunie voire brûlée. L’éleveuse a donc déjà dû entamer son fourrage d’hiver : « j’ai commencé les stocks d’hiver pour les vaches laitières il y a 3 semaines. Cela crée davantage de travail pour la saison ». Au niveau des tâches supplémentaires, on peut également ajouter l’approvisionnement en eau de son bétail.

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« Face à la sécheresse, on est dans l’incapacité d’agir » 

En effet, elle doit même amener à boire à ses 40 vaches car tous les ruisseaux sont à sec : « c’est un stress en plus car quand les vaches vont boire toutes seules on sait qu’elles ne manquent de rien. La sécheresse est un réel souci ».  Vincent Guyot agriculteur, évoque quant à lui un sentiment d’impuissance. Dans l’Aisne, ses champs de betteraves sont en train de brûler, mais il n’a même pas la force d’aller constater les dégâts : « je préfère ne pas aller voir car il est inutile de se faire du mal alors qu’on est dans l’incapacité d’agir. Je vous mets au défi d’arracher un plant de betteraves d’une terre aussi sèche qu’aujourd’hui. Le sol est si dur qu’on ne peut pas récolter les betteraves sans les casser ». Ainsi, Vincent Guyot pourrait perdre jusqu’à la moitié de sa récolte. Les sols trop secs pourraient également l’empêcher de planter ses prochaines cultures, notamment de colza.

 Théophile Vareille 

Ecoutez le reportage de Théophile Vareille (à partir d’1’00)

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