Airbus pourrait-il mettre au point un avion à hydrogène pour 2035 ? C’est pratiquement demain et les challenges sont nombreux. Aujourd’hui la priorité d’Airbus et de Boeing ce n’est pas l’innovation de rupture aussi radicale. Le groupe a innové sur les matériaux avec des avions tout carbone bien plus légers, bourré les appareils d’électronique, et a conçu des moteurs qui brûlent du kérosène mais de façon de plus en plus économe.
Concevoir un avion à hydrogène représente plusieurs gros défis
Un avion n’ayant plus que de l’hydrogène comme carburant, ça reste un sacré défi. Il faut qu’on apprenne à fabriquer de l’hydrogène propre dans des conditions économiques. Si pour produire de l’hydrogène, on brule du gaz ou du charbon, le bilan écologique sera catastrophique. Ensuite, si on arrive à le produire dans de bonnes conditions il faudra créer une infrastructure de distribution dans plein d’aéroports car il faudra pouvoir refaire le plein. Il faut aussi concevoir un avion avec des chambres très froides ( à – 250 degrés) pour stocker de l’hydrogène liquide.
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On ne pourra pas se servir de l’hydrogène pour recharger les piles électriques d’un avion parce que les piles seraient tellement lourdes que l’avion ne pourrait plus décoller. Et il faudra trouver un moyen de stocker de l’hydrogène tout en gardant assez de place pour les passagers. L’ambition c’est de lancer un avion de 200 passagers pouvant voler un peu plus de 3.000 kilomètres. On ne pourra pas traverser l’Atlantique mais on pourra voyager en Europe. Même si Airbus y arrive ça ne sera pas la fin des avions à essence. Surtout que les premiers modèles risquent de coûter très cher.
Airbus, Air Liquide, Total, Engie, Alstom pourraient miser sur l’hydrogène
On peut quand même y arriver, d’abord parce que l’hydrogène est une énergie à la mode. On est dans une vraie course mondiale à l’innovation et donc on va progresser rapidement. Surtout qu’il y a beaucoup de moyens mis sur la table. En France, l’Etat va financer la recherche et des programmes à hauteur de 7 milliards d’euros. Et cela intéresse plein de très grands groupes comme Airbus, Air Liquide, Total, Engie, Alstom… et l’avion n’est pas le seul secteur concerné.
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On va d’abord avoir des camions, des bus, des trains à l’hydrogène. Et du coup il va y avoir un cercle vertueux dont va profiter l’avion. On finira par y arriver. Par contre, c’est trop tôt pour affirmer que ce sera en 2035. Pour l’instant, Airbus fait aussi un peu de com, ils disent aux écolos, « ne tapez pas trop sur l’avion, on va changer ».
David Barroux