Au lendemain du remaniement, de nombreuses réactions ont suivi la nomination de Christophe Béchu au poste de ministre de la Transition écologique. Des remarques révélatrices de l’époque et du caractère prévisible et pavlovien d’une partie de la classe politique.
Angers, dont Christophe Béchu est maire, arrive en tête de tous les classements des villes les plus écolos de France
Avant même que son nom n’ait été confirmé par l’Elysée, la députée écologiste Sandrine Rousseau étrillait Christophe Béchu, : « une chose est sûre, jamais croisé Christophe Béchu sur la moindre lutte écologiste ». Elle avait donné le ton des réactions à gauche qui furent toutes à l’avenant. Et apparemment, peu importe que la ville d’Angers dont Béchu est maire soit régulièrement citée en exemple pour ses espaces verts, ses pistes cyclables, la qualité de l’air et de l’eau, la gestion des déchets, la liste est longue. C’est bien simple, Angers arrive en tête de tous les classements des villes les plus écolos de France. Les réactions à sa nomination sur l’air du « il n’y connaît rien à l’écologie » sont donc à la fois péremptoires, précipitées et davantage fondées sur la recherche d’une confrontation partisane que sur la réalité des compétences techniques et politiques de ce proche d’Edouard Philippe.
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Légiférer pour l’environnement revient à manier de la nitroglycérine politique
Cela ne présage rien de bon à la gauche de l’échiquier politique. Pourtant si on veut avancer sur ce sujet urgent comme sur les autres, il faudra bien que chacun y mette un peu de bonne volonté puisque les Français ont décidé de morceler l’Assemblée nationale. La situation issue des urnes le 19 juin impose au gouvernement comme aux oppositions de bouleverser leurs habitudes. Il faudra renoncer aux chicayas et épouser la culture du dialogue sur tous les sujets, et en particulier sur celui de l’écologie parce que le défi environnemental revient à résoudre un paradoxe : l’inaction est interdite tant il y a urgence, et à la fois, légiférer pour l’environnement revient à manier de la nitroglycérine politique. Personne n’a oublié la taxe carbone, les Gilets jaunes et les six mois d’émeutes que le pays a subis. Pour avancer sur la question du climat, réconcilier le pays est un prérequis indispensable. Si cette réconciliation balbutie à l’occasion du débat parlementaire ce serait déjà un premier pas, mais pour cela il faudra dépasser ses différences de vue, mettre les postures politiciennes au vestiaire, avoir l’intérêt général en ligne de mire plutôt que la prochaine élection. C’est un défi pour le gouvernement mais aussi pour les oppositions. Pour l’instant il est loin d’être relevé.
David Doukhan