Grâce à l’une de ses missions spatiales, la Nasa a localisé les plus gros émetteurs de méthane sur Terre. Ce gaz est responsable d’environ 30% du réchauffement climatique, derrière le dioxyde de carbone.
Les principaux foyers de méthane sont au Turkménistan, en Iran et aux Etats-Unis
L’un des satellites de l’agence spatiale américaine a photographié une cinquantaine de sites terrestres depuis l’espace. « Ce que nous avons trouvé en si peu de temps », dit la Nasa, « dépasse tout ce que l’on pouvait imaginer ». La mission EMIT n’était à l’origine pas prévue à cet effet. Elle devait, depuis la station spatiale internationale, observer le déplacement de poussières minérales. Elle l’a fait, mais elle a aussi révélé d’où provenaient les principales fuites de méthane. Sur les images, on voit des gros nuages de pixels : des panaches de méthane, les plus importants jamais vus selon la Nasa. Certains s’étendent sur plus de 30 kilomètres. Ces « super-émetteurs de méthane » sont souvent des sites agricoles, des décharges ou des exploitations de gaz et de pétrole par exemple. 3 endroits ont été identifié par la Nasa : l’Asie centrale, le Moyen-Orient et le Sud-Ouest des Etats-Unis. Plus précisément, les trois principaux foyers sont au Turkménistan, en Iran et dans l’état du Nouveau-Mexique. Au total, ils rejettent toutes les heures 80.000 kilos de méthane (CH4) dans l’atmosphère. Ce gaz est responsable d’environ 30% du réchauffement climatique, derrière le dioxyde de carbone.
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La mission de la Nasa va aider les spécialistes à comprendre comment limiter ces fuites
C’est une découverte primordiale pour 2 raisons. La mission de la Nasa a localisé les fuites mais elle va aussi aider les spécialistes à comprendre comment s’y attaquer le plus vite possible. L’ONU a encore tiré la sonnette d’alarme quant au respect des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Nous sommes très loin de pouvoir limiter la hausse des températures à 2 degrés ou même 1,5 degré, ont prévenu hier les Nations Unies. La courbe des émissions de gaz à effet de serre baisse, mais pas encore assez vite. Elles doivent diminuer de 45% d’ici 2030, mais si l’on continue comme aujourd’hui, elles vont augmenter de plus de 10% selon l’ONU. Gardons tout de même espoir : la plupart des Etats ont renforcé leur engagement et 62 des pays ayant signé l’accord de Paris se sont engagé à long terme, avec l’objectif d’arriver au graal du « zéro émission nette » d’ici 2050.
Methane is far more effective than carbon dioxide at trapping heat in Earth’s atmosphere. Our new @NASAClimate EMIT mission, designed to measure atmospheric dust, has mapped more than 50 methane “super-emitters” around the planet: https://t.co/d4OhBwIeOQ pic.twitter.com/9QLxDMN0nW
— NASA (@NASA) October 25, 2022
Pauline Jacot