Energie : La France va ouvrir sa première mine de lithium dans l’Allier d’ici 2028, un projet inédit

istock

Le groupe français Imerys a annoncé hier qu’une première mine de lithium va voir le jour dans l’Allier. Un pas vers la fin de la dépendance européenne aux importations de ce métal, indispensable pour la transition énergétique.

Dans 6 ans, la production de lithium en France pourrait équiper 700.000 voitures électriques

Dans son gisement de Beauvoir, le spécialiste français de produits céramiques veut construire une mine souterraine, dans le sol où il exploite le kaolin – une argile blanche – depuis le 19ème siècle. Le projet d’Imerys est de creuser sous cette couche pour produire de l’hydroxyde de lithium. L’objectif a déjà été formulé par le groupe : 34.000 tonnes chaque année à partir de 2028. Cela veut dire que dans 6 ans, la production pourrait équiper 700.000 voitures électriques. Le coût estimé de la mine avoisine le milliard d’euros. Le lithium est essentiel pour la transition énergétique, d’où l’accent mis par la France et l’Europe sur la ressource.

A lire aussi

 

 

La destination royale du lithium est bien sûr l’électrique. Ce métal que l’on appelle aussi l’or blanc permet de fabriquer des batteries pour stocker de l’énergie. Avec la fin des moteurs thermiques, tout converge vers l’explosion du lithium. La demande pourrait être multipliée par 10 d’ici 2030 et les prix s’envolent en ce moment à 70.000 dollars la tonne. A ce jour, la production est très largement dominée par l’Argentine, le Chili, et la Chine : 3 pays qui contrôlent 90% du marché. Le risque de dépendance européen est donc très fort, encore plus que pour le gaz et le pétrole.

Pour l’instant, l’Europe importe presque 100% du lithium qu’elle utilise

L’Europe compte aujourd’hui une vingtaine de projets de mines ou d’usine de conversion en lithium, en Finlande, en République Tchèque ou en Autriche. Mais il n’existe aucun site d’extraction pour produire des batteries sur le sol du Vieux Continent. L’Europe importe presque 100% du lithium qu’elle utilise. Quant à la France, elle a exprimé un désir très fort de souveraineté via Emmanuel Macron la semaine dernière : « Nous avons des mines de lithium et nous allons les développer », a promis le chef de l’Etat dans les colonnes des Echos.

A lire aussi

 

 

Mais dans les faits, la France a encore beaucoup de chemin à parcourir. Mis à part Imerys, le groupe Eramet a commencé la construction de son usine d’extraction … mais en Argentine. En revanche, le groupe minier tricolore a fait des recherches en Alsace et les tests sont concluants pour extraire du lithium dans une station de géothermie. Eramet doit encore trouver son modèle économique en collaboration avec la société Electricité de Strasbourg. On est donc au tout début. Selon Eramet, ses ambitions sur le Vieux Continent permettraient de couvrir 15 à 20% des besoins européens en 2030.

Pauline Jacot

Retrouvez toute l’actualité Economie