Pollution dans les villes : Les Zones à Faibles Emissions (ZFE), un sujet explosif pour le gouvernement

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Les ZFE (Zones à Faibles Emissions) veulent rendre les villes plus respirables par l’interdiction des véhicules polluants. Mais le gouvernement va dans le mur en allant trop vite sur ce sujet, difficilement acceptable pour la population.

Avec les ZFE, les 2 tiers des voitures en ville devront être remplacés d’ici 2 ans

Le comité interministériel contre les véhicules polluants, qui réunit le gouvernement et 43 agglomérations, s’est réuni hier pour la première fois. Celui-ci a annoncé la mise en place d’un système de verbalisation automatisée avant la fin 2024, visant les véhicules les plus polluants. Vous avez aimé la taxe carbone et ses gilets jaunes, vous allez adorer les ZFE : les Zones à Faibles Emissions. En terme d’intensité sur l’échelle des risques sociétaux, c’est potentiellement ce qu’on peut imaginer de pire. Si le calendrier actuel n’est pas aménagé, dans un peu plus de deux ans, ce sont les deux tiers du parc automobile qu’il va falloir remplacer pour conserver le droit d’entrer dans le cœur des agglomérations. Un choc insurmontable pour les Français les plus modestes et pour de nombreuses PME et TPE. C’est la promesse d’une nouvelle fracture entre les centres-villes et leur périphérie.

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La chasse aux véhicules diesels et aux passoires thermiques punit avant tout les plus modestes

Ce risque commence à être pris en compte. La Métropole du Grand Paris envisage sérieusement de repousser la chasse aux véhicules diesels, d’un an à priori. Cela ne changera finalement pas grand-chose. Il est impossible de contester le bien-fondé de ces mesures de ZFE et d’assainissement de l’air que nous respirons. Nous savons qu’un certain volontarisme s’impose pour changer des habitudes très ancrées. Mais il est sans doute temps d’admettre collectivement que nous sommes partis trop tard : sans étalement des efforts nécessaires à la transition écologique, nous allons dans le mur. Pas pour des raisons financières – il s’agit d’un investissement coûteux mais collectivement très rentable – mais pour deux autres raisons.

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Premièrement, il y a l’acceptation sociale de la mesure. D’autant qu’il faut mener de front la chasse aux véhicules diesels et aux passoires thermiques dans l’immobilier. Cela est souvent synonyme de double peine pour les ménages les plus modestes. Deuxièmement, il est question de capacité industrielle. Nous ne disposons pas, en France ni même en Europe, de l’outil industriel nécessaire pour concrétiser nos ambitions actuelles. Si ce sont les voitures électriques Made in China qui bénéficient de notre stratégie environnementale à marche forcée, c’est la planète tout entière qui en sera victime.

François Vidal

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