Immobilier : Pourquoi les AG de copropriété seront encore plus tendues cette année

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Les Assemblées générales de copropriété sont rarement un plaisir. C’est long, ce n’est pas très drôle, et en général ça se termine par des votes pour autoriser toutes sortes de travaux et de dépenses dans les parties collectives. C’est bien sûr un mal nécessaire, mais ce n’est jamais une dépense plaisir. Elles seront encore plus douloureuses cette année, voici pourquoi.

Le gouvernement réfléchit à simplifier les votes concernant la rénovation énergétique

Primo, il y a l’inflation qui entraîne des hausses de charges de chauffage, d’électricité ou de travaux ; tout est plus cher. Secundo, le gouvernement a voté des lois pour obliger les copropriétés à engager des travaux d’isolation au nom de la rénovation énergétique. Cela représente plus de dépenses, forcément ça coince ! Les ministères du Logement et de la Justice ont commencé à regarder comment simplifier les règles du vote concernant les travaux de rénovation énergétique dans l’habitat collectif. L’idée serait notamment de modifier les règles de la majorité nécessaire pour que les travaux soient adoptés en assemblée générale. Aujourd’hui il faut un accord des deux tiers des parts, demain ça pourrait ne plus être que 50% pour certains chantiers. On veut retirer à des minorités plus ou moins silencieuses, la capacité de bloquer des travaux. Ca peut paraître légitime, mais là aussi, ça va forcément râler car ce n’est pas parce qu’on partage une adresse qu’on a tous les mêmes moyens, ni les mêmes intérêts.

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Après des travaux d’isolation, la facture d’énergie baisse, mais le retour sur investissement peut être long

Tout cela risque donc de provoquer encore plus de querelles de voisinage. A moyen terme, on sait que rénover sa toiture par exemple, c’est une dépense mais c’est aussi un investissement. Quand un bâtiment est mieux isolé, la facture d’énergie baisse. Mais il faut du temps pour obtenir un retour sur investissement. Certains n’ont pas l’argent ou ont prévu de partir d’ici quelque temps et n’auront pas envie de casser leur tirelire aujourd’hui pour un bénéfice demain. D’autres qui sont propriétaires et qui veulent louer n’ont pas le choix. Car si leur immeuble et considéré comme une passoire thermique, ils ne pourront plus louer leurs logements. 140.000 logements risquent ainsi de sortir du marché dès le début 2023 et chaque année les critères vont devenir de plus en plus durs. La loi va faire sortir du marché les appartements difficiles à chauffer. Mais les propriétaires qui ne veulent pas louer n’auront pas forcément envie de cofinancer des travaux collectifs pour faire plaisir aux bailleurs. Et ce ne sont pas les primes rénov et les promesses de crédits à taux avantageux des banques qui vont détendre l’atmosphère.

David Barroux

 

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