Consommation : Pourquoi la seconde main est en train de devenir un marché de masse

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Le marché de la seconde main ne cesse de gagner en crédibilité auprès des Français. La demande de produits déjà utilisés se consolide, une tendance qui incite tous les commerçants à se lancer dans la course.

Une demande boostée par le virage écologique des jeunes générations

Pour qu’un marché se développe, il faut qu’une demande rencontre une offre. Aujourd’hui, c’est très clair : il y a plusieurs facteurs qui contribuent à tirer cette demande. On est dans un contexte de crise économique avec des tensions inflationnistes. Il y a une pression sur le pouvoir d’achat et des prix qui grimpent sur le neuf. Ça pousse à miser sur l’occasion. La deuxième raison plus structurelle que conjoncturelle, c’est le virage écologico-responsable en particulier des jeunes générations. Pour trouver l’équilibre entre continuer de consommer mais ne pas trop gâcher ou épuiser des ressources, il est devenu tendance de chiner et de recycler.

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Historiquement, le marché de la seconde main était porté par Emmaüs ou Cash Converters. Il s’agissait de quelques points de ventes pas très glamour. Il y avait aussi Paris Boum Boum ou les petites annonces dans la presse locale, mais ça se limitait souvent au vélo d’enfant ou à la poussette. L’occasion n’était un marché de masse que pour le secteur de l’automobile. La différence de prix avait permis de structurer l’offre, via des magazines spécialisés ou des garages. L’arrivée d’Internet et du e-commerce a permis un changement de dimension.

Carrefour, Fnac Darty… Tous les commerçants se mettent à la seconde main

On a aujourd’hui des sites Internet spécialisés qui sont des agrégateurs de l’offre et de tiers de confiance. Quand on cherche, on trouve et quand on trouve, on peut faire confiance. Ainsi, l’offre ne cesse de s’étendre : c’est un cercle vertueux. On passe d’un marché de niche à un marché de multi-niches qui va devenir un marché de masse. Cela a commencé avec des sites internet sérieux pour les montres, les marques de mode, les smartphones… Mais derrière les BackMarket, Vestiaire Collective ou d’autres, ce sont maintenant tous les commerçants qui développent une offre spécifique pour la seconde main. De Carrefour à Fnac Darty en passant par Veepee ou les Galeries Lafayette, les acteurs traditionnels du commerce s’organisent pour répondre à la demande. Puisqu’ils collectent et revendent, ils stimulent notre instinct de chasseurs de bonnes affaires. Sur le segment de la mode et du luxe, le cabinet de conseil BCG estime que le marché de la seconde main représente déjà 100 milliards de dollars dans le monde, avec un rythme de croissance de 20 à 30% par an. C’est le genre de marché qui donne de l’appétit à de nombreux acteurs.

David Barroux

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