Carrefour veut rivaliser avec Amazon en devenant un leader du digital

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Carrefour n’a plus peur d’Amazon et c’est son PDG qui le dit ce matin dans Les Echos. Alexandre Bompard affronte Amazon comme concurrent depuis 10 ans. Lorsqu’il était à la tête du groupe Fnac Darty, il était déjà confronté au géant américain.

Carrefour : le partenariat avec Uber Eats représente 100 millions d’euros de chiffre d’affaires

Depuis qu’il est le patron de Carrefour Alexandre Bompard voit bien que le groupe de Jeff Bezos s’intéresse de plus en plus aux courses du quotidien. Amazon a l’ambition de nous livrer de la nourriture tous les jours et forcément cela peut inquiéter les grands distributeurs traditionnels mais le PDG est aujourd’hui assez confiant. Il pense que son groupe est bien armé pour devenir à son tour un champion du digital. S’il ne va pas tuer Amazon, il peut faire mieux que résister.

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Carrefour reste un groupe avec une puissance d’achat considérable. Cela veut dire qu’en France l’enseigne peut vendre à des prix peu chers tout en dégageant des marges. Ensuite, plus les années passent plus on se rend compte que dans le commerce la clef est d’être multi formats ou omnicanal comme disent les spécialistes. Avoir tous les formats de boutiques et des sites web est un plus si on arrive à bien les gérer. C’est un plus parce qu’on offre plus de solutions aux clients et plus d’options. Ensuite Carrefour, comme d’autres distributeurs, a décidé de moins subir la révolution numérique. Aujourd’hui, le groupe est très offensif et se développe sur la livraison rapide ou ultra-rapide que demandent de plus en plus de consommateurs. Leur partenariat avec Uber Eats représente déjà 100 millions de chiffre d’affaires. Quand on peut livrer depuis un réseau de boutique qui maille le territoire cela est plus facile et moins cher.

Carrefour possède 8 milliards de datas sur ses consommateurs

Quand on a plein de clients et plein de données sur ces clients, on sait ce qu’ils achètent et surtout comment. Aujourd’hui, avec une bonne stratégie digitale comme Carrefour, qui possède 8 milliards de datas sur ses consommateurs, on peut les valoriser. Le premier moyen pour valoriser ces données personnelles est de faire des politiques de prix personnalisées. Plutôt que de casser les prix pour tout le monde et tout le temps en généralisant les promos, vous faites une sorte de couponing ou de marketing direct plus efficace en cassant les prix seulement sur le produit le plus important pour certains consommateurs.

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Ensuite, les datas d’un distributeur peuvent être valorisées auprès des marques. Si on peut vous dire : « je peux contacter les 100 000 meilleurs clients en France pour votre produit » cela à une valeur. Si on peut vendre de la pub juste au moment où le client hésite à acheter un produit ou celui d’un concurrent, cela a également beaucoup de valeur. En fait, le digital a longtemps été perçu comme un canal de distribution en plus, comme un réacteur. Aujourd’hui on se rend compte que le digital c’est en fait un moteur qui peut propulser toutes les activités d’une entreprise et cela est devenu totalement central.

David Barroux

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