La France n’échappera pas à d’éventuelles coupures d’électricité cet hiver. Les entreprises, qui anticipent ce risque depuis des années, ont fait de la recherche d’économie d’énergie un exercice permanent.
Les Français seront prévenus des coupures de courant trois jours avant
Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les entreprises ont conscience de l’importance d’économiser l’électricité ou le pétrole, car cela représente un coût. Mais cette année, elles ont été encore plus loin. Elles ont baissé la température dans les bureaux, les usines, les magasins. Elles ont coupé la lumière dans les entrepôts. Certaines entreprises qui consomment beaucoup d’énergie ont même augmenté leur production cet automne pour constituer des stocks et se mettre aujourd’hui au chômage technique. Et si la consommation de gaz a baissé de 17% en France et celle d’électricité de plus de 5%, c’est essentiellement parce que les entreprises ont fait des efforts pour réduire ainsi les risques de coupures cet hiver.
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S’il fait froid, on le sait, il y aura de vrais risques de coupures de courant. Elles devraient être partielles et ne toucheront que quelques zones, a priori jamais deux fois la même. Ensuite elles seront courtes. On parle d’une poignée d’heures. Enfin, elles seront programmées. On devrait le savoir trois jours avant, ce qui permet de prévenir les ménages, les collectivités locales mais aussi les entreprises. Sauf catastrophe, on ne sera pas pris par surprise. Et ça, ça change tout.
Sans électricité, pas de caisses enregistreuses et de possibilité de faire le plein d’essence
Le paradoxe, c’est que ceux qui ont des solutions de secours (groupes électrogènes), sont ceux qui ne subiront pas de coupures, comme les hôpitaux. C’est aussi le cas des métros et des trains qui ont une alimentation électrique privilégiée. Pour presque tous les autres, les coupures restent une mauvaise nouvelle, car coupure d’électricité va souvent rimer avec chômage forcé. D’abord, parce que dans la plupart des entreprises on ne peut pas travailler dans le noir. Les usines seront à l’arrêt mais les magasins aussi et les bureaux seront vides car personne ne voudra se retrouver coincé dans un ascenseur. Et sans électricité, pas de caisses enregistreuses et de possibilité de faire le plein d’essence. Dans l’agroalimentaire, on fermera les chambres froides et les congélateurs pour éviter les ruptures de chaînes du froid. Soyons honnête, on va sans doute perdre du chiffre d’affaires mais ça ne sera pas une catastrophe économique si on subit juste quelques coupures.
David Barroux