Les néobanques, qui devaient révolutionner le secteur, sont à la peine

istock

Les néobanques, nées dans la foulée de la révolution digitale, devaient tout balayer dans le secteur financier. Or aujourd’hui ces établissements numériques sont confrontés à de sérieuses difficultés.

L’équivalent d’Amazon pour la banque n’existe pas encore

Les néobanques N26 en Allemagne ou Revolut en Angleterre sont parties de zéro et ont attiré des millions de clients. Elles proposent toutes une « expérience utilisateur » beaucoup plus conviviale, de vrais nouveaux services comme les virements instantanés en un clic, la capacité d’utiliser une carte de crédit avec plusieurs devises, avec des commissions plus faibles et des services globalement moins coûteux. Mieux pour moins cher, ça devait marcher. Mais la vérité c’est que ça ne marche pas si bien que ça. L’équivalent d’Amazon pour la banque n’existe pas encore. N26 affiche en 2022 un chiffre d’affaires qui bondit de 50% à 182 millions d’euros, mais accuse aussi 174 millions de pertes.

A lire aussi

 

La rentabilité des néobanques est sans cesse repoussée, elles ne parviennent pas à investir suffisamment

C’est un marché qui est plus difficile que les autres, notamment parce que les acteurs historiques ont réagi. Ils ont amélioré leurs services, baissé certains prix et ils ont de nombreuses activités pour diversifier leurs revenus alors que les néobanques sont souvent sur un segment de marché. C’est aussi un secteur très régulé. Quand on est une petite néobanque, on vole sous le radar. Quand on devient gros, les régulateurs vous tombent dessus et vous demandent des tas de choses, car on ne rigole pas avec l’argent. Ensuite, il faut investir massivement, en infrastructure numérique mais aussi en marketing pour conquérir des clients et les conserver. La rentabilité est donc sans cesse repoussée. Ces petites banques ne sont que des secondes banques de certains clients. Ils n’y mettent pas tout leur argent. Si les conditions de financement se durcissent pour les start-up, certaines risquent d’avoir du mal à se refinancer. Toutes les néobanques ne vont pas devenir des super banques.

David Barroux

 

Retrouvez toute l’actualité Economie