Oeufs : A cause de l’inflation, les Français choisissent le bas de gamme et abandonnent le bio

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L’inflation, qui se maintient au-delà de 5% depuis mai selon l’INSEE, n’épargne pas le marché des oeufs en France, le plus grand d’Europe. Les ménages abandonnent les oeufs bios et se reportent massivement sur le bas de gamme, sans pouvoir toutefois enrayer la baisse globale des ventes.

Les clients doivent débourser 15 à 20% de plus pour leurs boîtes d’oeufs

Si on regarde les statistiques depuis le début de l’année, les ventes d’oeufs sont en baisse de 2,6%. Mais depuis juin, la tendance s’est inversée avec un bond de 8 % en août. Au-delà de leur amour pour les gâteaux – ou pour les galettes complètes en Bretagne – les Français ont vraisemblablement pris en compte l’inflation qui frappe la viande ou le poisson dans les rayons. Les ménages préfèrent ainsi se reporter vers la protéine animale la moins chère du marché.

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Un Français consomme en moyenne 218 oeufs par an. Les volumes sont tels que les Français arbitrent au sein de cette catégorie parce que l’inflation n’épargne pas l’industrie. Le coût de la nourriture pour poules a bondi de 65% depuis le début de l’année, sans parler de la hausse de la facture énergétique pour les producteurs, contraints de répercuter ces augmentations sur le prix des oeufs. Les clients doivent donc débourser 15 à 20% de plus et ils s’adaptent en baissant en gamme. Depuis janvier, les ventes d’oeufs bio chutent effectivement de 6% en volume. Au contraire, les ventes d’oeufs de poules en cages – le bas de gamme –, ont flambé de 17% depuis janvier.

Avec la double crise du bio et de la grippe aviaire, la production annuelle d’oeufs va sans doute reculer de 8%

Si elle ne concerne pas tous les produits alimentaires, l’inflation continue de frapper certains segments. En réponse à cela, le consommateur devient un arbitre et adapte son panier d’achats. La dernière leçon est que l’industrie agro-alimentaire française ne peut pas uniquement miser sur le haut de gamme. Il y a un marché de masse pour des produits de qualité mais celui-ci existe seulement quand il y a un bon rapport qualité-prix. La France est le plus grand producteur d’oeufs en Europe mais avec la double crise du bio et de la grippe aviaire, notre production annuelle va sans doute reculer de 8%. C’est un de nos domaines phares dans lequel nous nous affaiblissons malheureusement.

David Barroux

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