Crise de l’énergie : Face à la flambée des prix, la filière alimentaire craint le pire

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La panique se propage chez les agriculteurs et les industriels face à la hausse disproportionnée du prix des énergies. Des réactions en chaîne sur la production, la transformation et la distribution des produits alimentaires sont à prévoir selon le secteur.

L’énergie représente environ un tiers des coûts de production des agriculteurs

La filière alimentaire pousse un « appel au secours ». Hier, les agriculteurs, les industriels et les grandes surfaces ont signé un communiqué commun face à la hausse « disproportionnée du prix des énergies ». L’ensemble des coûts de la filière ont bondi de 26% selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Cela fait craindre l’arrêt de certaines parties de la production, menant à d’éventuelles ruptures de stocks et à des hausses de prix conséquentes dans les rayons.

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La flambée des prix de l’énergie, qui représentent un tiers des coûts de production des agriculteurs, plombent ainsi les objectifs de production du secteur. Le coût de l’électricité a été multiplié par 10, celui du gaz par 6 ou 7 et le prix du fioul a doublé. Faute de pouvoir répercuter ces augmentations vertigineuses, qui feraient fuir les éventuels clients, certains se mettent à l’arrêt. « Par exemple, un producteur de poulets qui a besoin d’un bâtiment chauffé pour que ses animaux passent l’hiver pourrait ne pas remplir les tuyaux de gaz et attendre que les prix de l’énergie baissent », alerte Henri Bies Péré de la FNSEA.

Certains producteurs prédisent des augmentations de prix de 10 à 15% dans le panier de courses

Cela provoque une « industrie sous-alimentée » voire une rupture dans la chaîne, prévoit-il. Une réaction en boucle sur la production, la transformation et la distribution s’ensuivrait automatiquement. La rareté des produits va nécessairement alourdir le panier de courses, dont le prix a déjà augmenté d’environ 6%, prévient Thierry Desouches de Système U. « Certains prédisent mêmes des augmentations de prix de 10 voire 15% », s’inquiète-t-il. La filière réclame un plafonnement du prix du gaz au niveau européen et demande aussi au gouvernement de réguler à la baisse le prix des énergies. Sans quoi, affirme-t-elle, c’est la souveraineté agricole de la France qui sera remise en question.

Eric Kuoch

 

Retrouvez le reportage d’Eric Kuoch à partir de 01:40

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