DAB : Les banques ont fermé 5000 distributeurs de billets en 3 ans

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Près d’un millier de distributeurs automatiques de billets ont fermé en France en 2021. Cette baisse du parc de DAB français peut s’expliquer par l’émergence des nouveaux moyens numériques de paiement et d’une tendance à éviter les espèces encouragée par la crise du Covid.

Depuis 2018, le parc de distributeurs de billets a chuté de 10%

Les distributeurs automatiques de billets n’ont plus la cote. Les banques en ont fermé presque 1 000 de plus l’an dernier. Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut se rassurer en se disant qu’il reste encore près de 48 000 distributeurs automatiques ou DAB comme on dit en France. On peut aussi se dire que 978 de moins l’an dernier, ce n’est qu’un recul de 2%. Ce n’est pas énorme et 83% des Français vivent encore à 5 minutes d’un distributeur et même 99% à moins de 15 minutes. Le cash n’est donc jamais très loin. Pourtant, sur la durée, le verre à moitié vide montre quand même une tendance plus inquiétante. En 3 ans, ce sont 5 000 DAB qui ont fermé. Depuis 2018, le parc a chuté de 10%.

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La première raison d’un tel recul est que l’argent liquide est de moins en moins indispensable. Entre les cartes de crédit, les virements et les paiements électroniques avec son smartphone ou même sa montre connectée, on peut facilement se passer des billets. En effet, depuis le Covid on a facilité le paiement sans contact et de plus en plus de commerçants acceptent le paiement par carte dès 1 euro. La deuxième raison, c’est évidemment le coût de cette installation. Un DAB ça coute cher à installer, à entretenir et à recharger. Il faut investir dans une machine sécurisée, et il faut assurer des tournées avec des fourgons blindés. C’est un coût qui monte pour un usage qui recule. Comme les banques ont du mal à facturer ce service, elles ferment les distributeurs les moins rentables.

De plus en plus de commerçants sont équipés d’un DAB

Rassurons-nous, on est loin du jour où il ne sera plus possible de retirer de cash. En effet, la majorité des DAB qui ferment sont en ville, là où il y en a plein. Ceux de la campagne sont un peu moins menacés. Ensuite, les réseaux bancaires peuvent unir leurs forces et partager les coûts pour développer des DAB multi-enseignes. Il y a même des municipalités qui accordent des aides publiques pour que des gestionnaires de distributeurs hors réseaux bancaires s’installent dans leur ville. On note également que si les banques ferment leurs DAB, les supermarchés en ouvrent. En effet, il y en a déjà 26 000 chez les commerçants. Ils ne servent qu’à retirer des billets mais c’est une fonction de base que les magasins proposent comme ils vendent de l’essence. Pour eux qui gèrent déjà du cash en caisse, le coût de gestion est relativement faible et c’est un produit d’appel. Ils cherchent à faire venir les clients pour qu’ils dépensent ensuite leur cash chez eux. Ils font leur marge sur les courses mais pas sur le retrait de billets.

David Barroux 

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