Grève SNCF à Noël : « Ils ont dû prendre les choses en main », l’embarras des syndicats face au collectif de contrôleurs

Adil Benayache/SIPA

C’est un Noël sous le signe de la grève à la SNCF, avec 2 trains sur 5 supprimés et 200.000 voyageurs concernés. Le mouvement ne vient pas des syndicats mais d’un collectif de contrôleurs, réuni sur les réseaux sociaux.

La SNCF a joué avec le feu, en pariant qu’ils n’oseraient pas faire la grève à Noël

Ces contrôleurs réunis en collectif dénoncent un manque d’effectifs et demandent une revalorisation des carrières. Ce jeudi 22 décembre, plusieurs membres du collectif et des représentants syndicaux ont été reçus par la direction de la SNCF pour tenter de sauver le Nouvel an [on a appris depuis la levée du préavis de grève], et éviter que la grève ne se prolonge. « On est tous très gênés » confie un représentant de la CFDT cheminots. « Les fêtes de fin d’année, c’est un moment important pour les gens, ils n’ont vraiment pas besoin de ça ». Comme tous les syndicats de cheminots, sauf l’Unsa, il soutient la grève des contrôleurs « mais pas à cette date-là » regrette-t-il.

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Dans le collectif de contrôleurs grévistes, beaucoup sont syndiqués : « Ils sont allés taper à notre porte pour chercher de l’aide, mais ils n’en n’ont pas trouvé assez… Alors ils ont pris les choses en main » reconnaît un haut responsable de la CGT. Impuissant, piégé par l’affaiblissement du dialogue social, le syndicaliste affirme que « cela fait des mois que l’on alerte sur la situation des contrôleurs, mais c’est « cause toujours tu m’intéresses »… et au final ça nous retombe dessus ». « Les revendications des contrôleurs ont été noyées dans la masse, on ne les a pas bien traité, pas assez pris en compte leur malheur » avoue-t-il, avant de préciser « c’est pareil pour la direction de la SNCF qui a joué avec le feu, en pariant qu’ils n’oseront pas faire grève à Noël … pari perdu ».

Laurie-Anne Toulemont

Ecoutez ses explications à partir de 1’20

 

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