Les experts internationaux s’inquiètent d’un possible chaos imminent en Chine. Avec la quasi-disparition des tests, la suppression de l’application de traçage et la fin des confinements collectifs, Pékin semble désormais décidé à laisser circuler le virus et à miser sur l’immunité collective.
En Chine, il y a 10 fois moins de lits de réanimation qu’en Allemagne, selon Antoine Flahault
En l’espace de quelques jours, l’intraitable politique « zéro Covid » a presque disparu et laissé place à une brutale flambée épidémique. 9.000 cas sont recensés chaque jour, cela paraît peu, mais après deux ans de « zéro covid », la Chine pourrait basculer dans le chaos. Avec la fin des tests PCR systématiques, il est impossible de mesurer exactement l’ampleur de cette vague qui promet, selon les scientifiques, de submerger la Chine, d’autant que le pays n’a presque jamais été en contact avec le variant omicron, explique l’épidémiologie. Antoine Flahault, directeur de l’Institut de Santé Globale à Genève : « ils ne sont pas protégés par l’immunité hybride, là où la politique de zéro Covid a marché, et par ailleurs, les personnes de plus de 80 ans sont à 60% mal vaccinées ou non vaccinées. Il faut savoir qu’ils ont 10 fois moins de lits de réanimation que les Allemands par exemple, donc on peut craindre une vague d’hospitalisation, et de décès malheureusement ».
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Autre inquiétude, l’apparition de nouveaux variants, car ce réservoir de population vierge est une aubaine pour le virus. Il a tendance à muter lorsqu’il se réplique rapidement : « il va se répliquer auprès d’1,4 milliard d’habitants, donc il y aura des nouveaux variants. Il va falloir surtout bien les identifier et il est possible que les nouveaux auront des capacités de mutation qui seront les leurs, qui seront différentes ». Et les vacances du Nouvel an lunaire fin janvier, propices aux déplacements, risquent de jouer les accélérateurs de cette flambée. Si Pékin ne devrait pas reprendre sa stratégie « zéro Covid », les autorités chinoises n’excluent pas en revanche de confiner localement des villes où les hôpitaux sont saturés de patients Covid.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister en début de journal :
