Emmanuel Macron aux Etats-Unis : Une visite cordiale mais infructueuse

UPI/Newscom/SIPA

Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien, et Christian Makarian, directeur délégué de la rédaction de L’Express, étaient les invités de la matinale. Emmanuel Macron n’a pas su ébranler Joe Biden et sa politique protectionniste, remarquent-ils.

La visite fut « extrêmement fluide et facile », note Nicolas Charbonneau

Vendredi dernier, Emmanuel Macron a achevé son voyage diplomatique de trois jours aux Etats-Unis. Nicolas Charbonneau, qui a suivi le président de Washington à la Louisiane, s’est étonné d’une visite d’Etat accueillie avec enthousiasme par les Américains. « Les drapeaux bleu blanc rouge flottaient partout dans Washington et la conférence de presse de Joe Biden a été retransmise en direct par CNN, ce qui est rare », justifie-t-il. L’invité de Guillaume Durand décrit une visite d’Etat minutieusement préparée et « extrêmement fluide et facile », pour laquelle « ni Emmanuel Macron ni Joe Biden n’ont boudé leur plaisir ». Les journaux américains ont fait couler beaucoup d’encre au sujet de la visite, avec même un article dans la rubrique « Lifestyle » du Washington Post sur le faste des repas. Les Américains se sont montrés « plus enjoués » que les Français, qui ont « d’autres préoccupations » comme le coût de l’énergie, remarque le directeur des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France.

A lire aussi

 

 

Emmanuel Macron n’a pas su faire bouger Joe Biden

Si Emmanuel Macron est arrivé à Washington en dénonçant l’Inflation Reduction Act [loi qui consacre 380 millions de dollars à la protection de l’industrie américaine] comme une « politique super agressive », le chef de l’Etat n’a pour autant pas réussi à faire bouger Joe Biden. « Le New York Times note que Joe Biden a enveloppé Emmanuel Macron “dans le sirop”, de sorte à ce que ce soit lui qui se rapproche de Biden et non l’inverse », renchérit Christian Makarian. Le président veut maintenant négocier des « exemptions à l’Inflation Reduction Act pour un certain nombre d’industriels européens », sur le modèle mexicain ou canadien, poursuit Nicolas Charbonneau. Cette visite d’Etat a ainsi rappelé la « nécessité d’une Europe forte » pour être apte à négocier avec les blocs américains et chinois, insiste-t-il.

A lire aussi

 

 

Avec cette visite, Emmanuel Macron montre qu’il est « en train d’inventer quelque chose de nouveau : un statut post-présidentiel à caractère international », décrypte Christian Makarian. Avec peut-être une carrière européenne à la clé, voir un rêve de présidence de l’Europe à la manière de Tony Blair ou de Valéry Giscard d’Estaing ? Le chef de l’Etat pourrait aussi viser un prix Nobel de la paix, ajoute-t-il.

Clément Kasser

Retrouvez les articles liés à l’actualité internationale