Le Monde et Les Echos publient ce matin les témoignages de salariés de l’usine Foxconn à Zhengzhou, au centre de la Chine, plus gros site de fabrication des iPhones de l’Américain Apple. Ceux-ci sont glaçants.
Foxconn a embauché des militaires chinois pour maintenir les cadences de production
Le journal Les Echos publie ce jeudi 24 novembre le témoignage d’un salarié de l’usine géante de Foxconn à Zhengzhou. Il s’agit de ce groupe taïwanais qui sous-traite à la Chine une grosse partie de la fabrication des iPhones de l’Américain Apple. Ce site tourne avec des salariés confinés de force, du fait de la recrudescence des cas de Covid-19. Mardi, des manifestations ont éclaté à Zhengzhou, certains ouvriers n’en pouvant plus. Plusieurs centaines d’entre eux se sont confrontés à la police. En cause, les conditions de vie et les rémunérations promises qui n’ont pas été tenues. Les ouvriers dorment et vivent sur place pour éviter les contaminations. Malgré les primes, certains salariés ont voulu partir en octobre, obligeant la direction à consentir des primes et à recruter des militaires pour maintenir les cadences de production.
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Un de ses militaires de 22 ans, embauché comme ouvrier et contacté par Les Echos témoigne sous couvert d’anonymat bien sûr : « si je pouvais, moi aussi je manifesterais et je m’enfuirais ». Positif au Covid-19, il est confiné dans un dortoir géant de près de 1500 lits alors qu’il est asymptomatique. Chaque jour, dit-il, il y a de nouveaux cas de contamination. « Je devais travailler 10 heures par jour, j’en ai fait 14 et les heures supplémentaires ne sont pas payées. J’ai appelé le comité de mon village pour leur dire que je voulais rentrer, ils ne peuvent rien faire pour moi ». Pour prendre la mesure de ce qui se passe en Chine et dans cette usine, 3 chiffres sont édifiants : Foxconn représente 70 % de la production mondiale d’iPhone pour un chiffre d’affaires de 215 milliards de dollars et 67 % des smartphones sont assemblés dans l’Empire du milieu.
David Abiker
