Sylvain Fort, conseiller en communication d’Emmanuel Macron et Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos, étaient les invités de la matinale. Ils analysent la place prépondérante de l’international dans le second mandat du président.
Emmanuel Macron n’est pas stimulé par les affaires nationales, selon Cécile Cornudet
De l’Asie aux Etats-Unis en passant par Washington, Emmanuel Macron aborde son deuxième mandat tourné vers l’international. « En ce moment, les enjeux sont incroyablement stimulants », commente Cécile Cornudet. Le président, qui est en ce moment en Albanie, pense « à la trace qu’il pourrait laisser dans l’Histoire » selon elle.
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Le moment est opportun, sur fond de guerre en Ukraine et de bouleversements dans le commerce international. Néanmoins, la journaliste fait remarquer que son héritage dépendra aussi de son impact sur le plan national : « les réformes sont faites en France et pas à l’international ». C’est toute la difficulté d’Emmanuel Macron, qui n’est franchement pas stimulé par le national et la « petite politique » qui consiste à « tricoter des accords » pour faire passer les lois à l’Assemblée Nationale, poursuit-elle.
Emmanuel Macron maintient sa différence avec Biden au sujet de Poutine
L’Opinion du 28 novembre débat de la possibilité constitutionnelle d’Emmanuel Macron d’enchaîner un troisième mandat – en démissionnant avant 2027, ce qui pourrait lui permettre de se représenter selon le magazine. Cécile Cornudet observe également que l’article 6 de la Constitution, interdit certes de faire plus de deux mandats consécutifs, mais n’empêcherait pas son retour en 2032. D’autant plus que le locataire de l’Elysée est encore jeune. « Mais si son successeur en 2027 est Marine Le Pen, le regard qu’on portera sur ses 2 mandats sera extrêmement sévère », prévoit-elle.
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Toutes les démarches qu’Emmanuel Macron entreprend à l’international aujourd’hui sont liées aux problèmes nationaux, sans que ce soit un « plaisir », insiste Sylvain Fort. D’habitude, les politiques « s’excusent quasiment » d’aller à l’international : « aujourd’hui, je pense que c’est validé par les Français. Il est obligé de passer beaucoup de temps à l’étranger ». Le président a fort à faire aussi en Europe, où les Allemands sont devenus « complètement paniqués sur leur modèle politique et économique » selon le communicant. En ce qui concerne la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron tient à garder le canal ouvert avec Vladimir Poutine, « n’en déplaisent à ceux qui détestent [le chef du Kremlin] », explique Sylvain Fort. Le président « veut convaincre Volodymyr Zelensky de négocier avec Poutine », et pour cela, il lui faut l’aide des Américains, des Anglais et des Allemands.