Le Covid a fait mal à toutes les entreprises ou presque. Quand les pays ferment leurs frontières et interdisent les voyages pour affaires comme pour le plaisir, les hôtels souffrent et les compagnies aériennes encore plus. Le trafic s’est écroulé. Pourtant aujourd’hui, les inquiétudes autour de l’avenir du secteur s’éloignent.
Le secteur aérien a perdu en cumulé 200 milliards de dollars en trois ans
En 2020, le nombre de passagers avait chuté de plus de 65%. Et en 2021, le trafic était encore en baisse de 58% par rapport à 2019. Mais la bonne surprise c’est qu’en 2022, même s’il y a encore des régions du monde encore en partie fermées aux voyages internationaux comme la Chine, le trafic a rebondi de presque 50% en un an. La hausse est même de 100% pour les voyageurs internationaux parce que les frontières s’ouvrent. Cela ne veut pas dire que la page de la crise est complètement tournée. On a parcouru les trois quarts du chemin mais on n’est pas revenu à la normale. Selon les experts du secteur, on pourrait retrouver le niveau de 4,5 milliards de voyageurs de 2019 en 2024. Mais cette crise va laisser des traces parce que le transport aérien est en grande partie un métier de coûts fixes. On doit bien sûr payer le carburant quand on vole, mais quand on ne vole pas on doit payer le personnel et rembourser les avions. En conséquence le secteur a perdu en cumulé 200 milliards de dollars en trois ans. Il va falloir des années pour rembourser la dette qui été accumulée.
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Le nombre de passagers aériens pourrait dépasser les 7,5 milliards d’ici 2035
A long terme, il n’y a pas de raison d’être inquiet pour le marché aérien. Même si on va peut-être un peu moins voyager en Occident pour des raisons environnementales ou parce que Zoom et Teams permettent de faire plus de visioconférence, le marché du transport aérien reste très porteur. Le nombre de passagers pourrait dépasser les 7,5 milliards d’ici 2035 contre moins de 4 en ce moment. Ce n’est pas un doublement mais presque. C’est lié en partie à l’enrichissement de la planète. La classe moyenne est en croissance en Asie et en Amérique Latine, et elle veut voyager. On va avoir de plus de compagnies aériennes et d’avions. Mais à court terme, le secteur manque de bras. Il faut des pilotes, du personnel dans les aéroports, des ingénieurs pour développer des avions plus propres… C’est une industrie qui s’est serré la ceinture pendant deux ans et qui maintenant cherche à rebondir.
David Barroux