CMA CGM : De groupe quasi inconnu à champion des profits, son incroyable parcours en 2022

SOPA Images/SIPA

CMA CGM est un groupe que personne ou presque ne connaissait, et c’est pourtant devenu le champion des profits. Il a affiché plus de 18 milliards de dollars de bénéfices l’an dernier, et devrait en faire autour de 30 cette année. Lors du débat sur la taxation des superprofits, cette entreprise, tout autant que TotalEnergies, a été visée.

CMA CGM a notamment racheté Colis Privé pour se diversifier dans les métiers du transport

L’aspect le plus fou de cette histoire, c’est que CMA CGM a failli faire faillite en 2009 et qu’aujourd’hui tout va bien : il investit des milliards sur tous les fronts et ce groupe marseillais va même devenir l’an prochain le sponsor maillot de l’Olympique de Marseille. CMA CGM est un groupe français né de la fusion en 1999 de la Compagnie Maritime d’Affrètement et de la Compagnie Générale Maritime. C’est un groupe familial contrôlé par la famille Saadé qui a investi dans le transport maritime depuis les années 70. C’est devenu le 3ème armateur mondial. Son premier métier est de transporter des containers. Le groupe possède plus de 580 bateaux, et dessert plus de 400 des 500 ports de la planète. Et au fil des ans et des opérations de croissance externe, l’entreprise à réussi à croître sur son métier de base mais aussi à se diversifier dans tous les métiers du transport, de la livraison et de la logistique. CMA CGM gère des quais sur des ports, des entrepôts, de la livraison par camion et même par camionnette ou vélo, car il a racheté Colis Privé en France. Mais il est aussi actionnaire d’Air France-KLM car il veut développer le fret aérien.

A lire aussi

 

Pendant le Covid, tout allait mal pour CMA CGM

Le transport maritime est un métier ultra-cyclique. Les armateurs sont obligés de commander des bateaux qui sont livrés bien des années après. En haut de cycle, quand les prix sont élevés, tout le monde commande des navires. Ils sont souvent livrés quand le marché s’est retourné, l’offre de transport devient supérieure à la demande, et les prix s’effondrent. Et comme les frais fixes des armateurs sont élevés, les groupes très endettés vont alors très mal. Cela a été le cas pendant la crise de 2008-2009. Aujourd’hui, si les caisses sont pleines c’est parce qu’avec le Covid le monde s’est arrêté pendant une bonne partie de 2020. A ce moment-là, tout allait mal pour CMA CGM. Mais quand l’économie est repartie, tout le monde a voulu mettre des boîtes sur des porte-containers. La demande a été très supérieure à l’offre, et les prix ont explosé. Comme dans le même temps les coûts des armateurs n’avaient pas vraiment évolué, les bénéfices ont explosé. Mais aujourd’hui le vent est en train de tourner. Les prix sur certains marchés ont déjà rechuté de plus de 70% et le prix du fioul est remonté. L’année prochaine tout n’ira pas mal pour CMA CGM qui a su diversifier son activité et signer des contrats de moyen long terme avec de nombreux clients. Mais on ne pourra plus les accuser de faire des surprofits.

David Barroux

 

 

Retrouvez toute l’actualité Economie