Inflation : Elisabeth Borne annonce une aide aux plus modestes, un « quoi qu’il en coûte » qui n’en finit pas ?

Aron Urb (EU2017EE)

Le gouvernement annonce une aide aux plus modestes dès septembre, en attendant le fameux chèque alimentation. Un projet pourtant validé il y a plus de deux ans devant la Convention citoyenne pour le climat.

Les agriculteurs de la FNSEA réclament un chèque alimentaire pérenne

Il faudra encore attendre pour voir ce projet de chèque alimentation se concrétiser. Le ciblage sur les aliments bio et en circuits courts, séduisant sur le papier, relève en fait du casse-tête. Il faudrait des mois pour mettre en place cette aide avec les distributeurs, et le gouvernement n’a pas le temps. Il veut du sonnant et trébuchant, sans condition, d’où ce chèque aux plus modestes qui sera versé dès septembre, et qui rappelle furieusement les aides accordées à deux reprises pendant la crise Covid à plus de 4 millions de foyers. Il s’agissait alors de 150 euros + 100 euros par enfant, pour un coût total de près d’1 milliard d’euros. Les agriculteurs de la FNSEA réclament, eux, un chèque alimentaire pérenne qui coûterait 6 fois plus cher.

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Elisabeth Borne a annoncé une revalorisation des retraites de 4% en juillet

A l’approche du premier tour des législatives, l’heure est à nouveau aux promesses dispendieuses. Hier, Elisabeth Borne a aussi annoncé la revalorisation de 4% de toute les retraites en juillet. Et selon les informations des Echos, la même hausse s’appliquera aux minima sociaux, comme le RSA, et aux prestations telles que les allocations familiales. Il avait été un temps envisagé des hausses différenciées, les calendriers n’étant pas les mêmes. Mais l’exécutif veut là encore faire simple et explicite. Et tant pis si c’est plus cher. Le surcoût va atteindre cinq milliards d’euros sur six mois, uniquement pour les retraites, auxquels il faut ajouter 2 milliards pour les autres prestations. Le gouvernement rétorque qu’il s’agit uniquement d’une anticipation, car ces hausses seraient survenues début 2023. Certes. Mais le signal donné est bien celui d’un « quoi qu’il en coûte » qui n’en finit jamais. On reste heureusement très loin du programme à 250 milliards d’euros de Jean-Luc Mélenchon. Mais il est temps que l’on sorte de cette interminable période électorale !

Etienne Lefebvre

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