Ce lundi 5 juin, Elisabeth Borne a dévoilé les principales mesures du gouvernement pour soutenir le secteur de l’immobilier. Invité des Stars de l’Eco de François Geffrier sur Radio Classique, le porte-parole de la Chambre des Notaires de Paris et du Grand Paris, Charles Flobert, a minimisé la portée des décisions prises par la première ministre.
« On peut se dire qu’une ou deux mesures phares auraient été vraiment positives.« C’est peu dire que le porte-parole de la Chambre des Notaires de Paris, Charles Flobert, est frustré. Ce lundi, en fin d’après-midi, la première ministre Elisabeth Borne a dévoilé une liste exhaustive de mesures techniques (14) visant à soutenir le secteur de l’immobilier.
Fruit de discussions au sein du CNR (Conseil National de la Refondation) entre différents acteurs de l’immobilier, ces annonces étaient censées répondre à une crise du logement inédite en France : « 2,5 millions de ménages sont dans l’attente d’un logement social et plus de 300 000 personnes sont sans domicile fixe », alerte Charles Flobert, qui attendait « des mesures choc, tant sur le financement que sur l’offre et la demande ».
« Le logement neuf demeure en grande difficulté »
La « hausse des taux » n’a cessé d’aggraver la situation du logement neuf, « notamment pour les promoteurs », prévient le notaire. Partisan d’une « aide en matière de financement », soit « en ouvrant les cordons de la bourse », soit en « prenant une mesure fiscale forte », Charles Flobert ne souhaite pourtant pas « jeter la pierre au gouvernement ».
Elisabeth Borne a également annoncé la « prolongation jusqu’en 2027 du PTZ (prêt à taux zéro) », qui devait s’arrêter fin 2023. Le dispositif, créé pour faciliter l’accession à la propriété, sera toutefois plus restrictif.
Tout en précisant que les « discussions n’étaient pas finies », l’invité de François Geffrier a rappelé tout le bien qu’il pensait du « BRS (bail réel solidaire) », permettant aux ménages modestes d’accéder à la propriété. A contrario, le gouvernement a choisi de mettre fin, d’ici 2025, au dispositif Pinel, qui permettait aux particuliers de bénéficier d’une réduction d’impôt lors de l’achat d’un logement destiné à la location.
Vers une baisse des prix de l’immobilier ?
Interrogé sur le terme de « bombe sociale » employé par le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein à propos d’un secteur immobilier particulièrement tendu, Charles Flobert a évoqué un « problème de construction de logements ». En effet, selon la dernière note de conjoncture des Notaires de France, le volume de transactions de logements anciens (en cumul) atteint 1.083.000 transactions à fin février 2023, soit une baisse de 8,1 % par rapport à février 2022.
« Depuis des années, on a un problème d’offre dans le logement neuf, avec des maires souvent frileux à l’idée de construire [en 2020, l’exécutif avait décidé de supprimer, d’ici 2023, la taxe d’habitation que percevaient les communes] », a-t-il précisé aux auditeurs de Radio Classique.
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La conjoncture économique actuelle, avec la hausse des taux d’emprunt, « de l’ordre de 3 % », et une inflation toujours forte, ne permet plus aux Français, « pourtant attachés à la pierre », d’investir. Et ce malgré une baisse des prix, « d’environ 5 % d’ici juillet ».
Oscar Korbosli