Et si la flambée inflationniste était derrière nous ? En mai, l’inflation a en tout cas reculé dans tous les grands pays européens, y compris en France. Les prix baissent, sans savoir si la situation va perdurer.
C’est la bonne surprise du jour. Le coup de frein est général et il est spectaculaire. En Allemagne, il faut remonter à mars 2022, c’est-à-dire au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine pour trouver trace d’une inflation à ce niveau.
En France, le reflux est tout aussi fort avec une hausse limitée à 5,1% en rythme annuel et même une très légère baisse sur le mois de mai. Depuis le début du printemps, on sentait bien que l’inflation avait atteint un plateau en Europe, mais le recul n’était pas attendu avant l’été ou l’automne. La raison de cette décrue surprise, c’est du côté des prix de l’énergie qu’il faut la chercher.
Les prix du gaz et du pétrole sont revenus à leurs niveaux de fin 2021. Ce qui a tout un tas d’effets en cascade sur les cours des autres matières premières et les coûts de production des entreprises.
Dans ces conditions, peut-on considérer que le pic de l’inflation est passé ?
C’est sans doute un peu trop tôt pour l’affirmer. D’abord, parce que le reflux constaté en mai doit être relativisé. Il est accentué par un effet de base favorable. Il y a un an, les prix avaient déjà commencé à monter fortement. Ensuite, parce que la valse des étiquettes continue sur les produits du quotidien.
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Dans l’alimentaire en particulier, les prix ont encore progressé de 14% le mois dernier en France. Et si le gouvernement se dit déterminé à faire pression sur les groupes agroalimentaires pour enclencher la décrue, les économistes restent sceptiques.
L’inflation des derniers mois n’a pas fini de se diffuser dans les coûts. Une nouvelle vague de rattrapage salarial notamment est attendue. Ce qui veut dire, en clair, que si les chiffres de mai marquent bien une inflexion, il va sans doute falloir attendre encore un peu avant que les prix redeviennent sages.
