Les chiffres de l’évolution de la consommation des ménages sont tombés et on peut parler d’une vraie chute ! Si les Français achètent moins qu’en 2019 – avant la crise du Covid – ils dépensent davantage. Pour autant, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles sur le front de l’inflation.
Les chiffres sont impressionnants. Sur le premier trimestre, d’après le cabinet Circana, les ventes de la grande distribution ont progressé en valeur de 9%. On pourrait se dire que c’est le signe que tout va bien, mais c’est en réalité le reflet de l’impact de l’inflation. Les ventes en volume dans la grande distribution alimentaire ont chuté de 9%. C’est énorme.
On achète moins mais on dépense plus. En volume, on est retombé en dessous des niveaux de 2019 alors que depuis, la population a progressé de 0,3%. Et si la baisse est généralisée sur toutes les lignes de produits, elle est particulièrement marquée sur certaines familles de produits. On est sur des baisses à deux chiffres pour la viande, le poisson, les légumes. On est à -18% pour l’épicerie salée, – 17% pour les produits d’entretien. Et même à -50% pour l’huile.
Dans ce contexte des produits ou des acteurs tirent tout de même leur épingle du jeu, notamment en chiffre d’affaires. La grande distribution fait plus que limiter la casse. La hausse des prix compense la baisse des volumes. Mais pour ne pas trop effrayer les consommateurs, les distributeurs compriment un peu leurs marges. Par famille de produits, les gagnants sont les marques distributeurs, les premiers prix, les produits moins transformés mais aussi le surgelé car cela permet de moins gâcher, on jette moins.
La Cristaline fait partie des marques les plus achetées en France en 2022
Il y a des produits que l’on avait stocké pendant le Covid comme la moutarde, l’huile ou d’autres, qu’on n’achète plus. Là, on est au contraire rentré dans une phase de déstockage. Et puis c’est un peu symbolique, mais parmi les marques privilégiées par les Français, on retrouve une bouteille d’eau… la Cristaline. Il y a un vote en faveur des premiers prix.
Est-ce que cette inflation est partie pour durer ? Il est très difficile de le prévoir. Cela va dépendre du contexte inflationniste global. Les banques centrales relèvent les taux, cela devrait finir par avoir un impact, mais cela peut mettre du temps, surtout que cette année les salariés vont faire pression sur les employeurs pour obtenir des hausses de salaires. On a un risque de deuxième tour sur le front de l’inflation car si les coûts salariaux des entreprises de l’agro-alimentaire augmentent, elles seront obligées d’augmenter une nouvelle fois leurs prix.
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Mais il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Les prix de l’énergie ou de nombreuses matières premières agricoles ont commencé à reculer. Cela veut dire que les coûts de transformation vont baisser. Certains industriels vont forcément baisser leurs prix pour essayer de gagner des parts de marché. La baisse ne sera sans doute pas généralisée mais elle peut s’enclencher et ensuite ce seront les consommateurs dont le pouvoir d’achat n’est pas extensible qui trancheront.
David Barroux
