Inflation : Les banques centrales se réunissent, pourquoi leur légitimité est en jeu ?

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Ce mercredi 1er et ce jeudi 2 février 2023, la Fed américaine, la BCE et la Banque d’Angleterre tiennent leurs premières réunions de l’année. Des rendez-vous très attendus, alors que l’inflation commence à ralentir.

Les banques centrales jouent très gros dans cette affaire

Ce qui se décide ce 1er et 2 février 2023, n’est ni plus ni moins que le climat économique des prochains mois. Depuis le printemps dernier, les banques centrales remontent les taux d’intérêt tambour battant. La Fed les a portés de 0 à 4,5% en un temps record, tandis que la BCE, partie plus tard, les a amenés à 2%. L’objectif affiché est de tordre le cou à l’inflation. Maintenant que la victoire semble à portée de main, la pression monte pour que les banquiers centraux marquent au minimum une pause. Si les prix ne flambent plus, pourquoi continuer à renchérir le crédit au risque de précipiter inutilement l’économie dans la récession, alors qu’elle résiste plutôt mieux que prévu ? Ce discours optimiste compte de plus en plus de supporters, notamment en Bourse où les indices dopés par cet espoir sont repartis en flèche. Il y a pourtant peu de chances pour qu’il soit entendu.

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Selon les experts, Jerome Powell devrait  annoncer une nouvelle hausse des taux de 0,25% tandis que Christine Lagarde devrait les relever de 0,5%.Ce qui est plus important encore, c’est que ni l’une ni l’autre ne devrait crier victoire dans leur combat contre l’inflation. En Europe, cela serait vraiment prématuré, alors que les prix commencent à peine à se stabiliser à un niveau élevé. Et même aux Etats-Unis, où la décrue semble clairement engagée, ce serait un pari risqué. En fait, les banques centrales jouent très gros dans cette affaire. Car le pire des scénarios pour elles serait qu’elles rengainent l’arme des taux sous la pression des marchés, alors que l’inflation n’est pas complètement vaincue. Elles y perdraient une partie de leur légitimité. Et nous, nous y gagnerions collectivement un nouveau cycle de resserrement monétaire encore plus drastique. Une purge qui plongerait à coup sûr nos économies dans une profonde récession.

François Vidal

 

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