C’est la période de la publication des résultats annuels des entreprises, et on commence à avoir quelques mauvaises surprises. On est entré dans la phase d’atterrissage, et plusieurs grandes entreprises en souffrent.
Doc Martens a chuté en bourse de 25% à Londres
Fnac Darty a lancé un avertissement en assurant que ses performances annuelles seraient un peu moins bonnes qu’espéré. Il y a un effet de base, car l’enseigne avait vendu beaucoup d’ordinateurs et de biens d’équipement de la maison en 2021. Mais fin 2022, le consommateur a commencé à tousser. Ce n’est peut-être pas un hasard d’ailleurs si Whirlpool, le roi américain de la machine à laver vient d’annoncer qu’il vendait ses activités en Europe à un concurrent turc, Arçelik. C’est le signe d’un industriel qui se sert la ceinture. On a aussi le roi du rasage et de la lessive, Procter & Gamble qui vient d’annoncer que sur le dernier trimestre 2022, ses ventes en volume ont chuté de 6%. Et enfin Doc Martens, connu pour ses chaussures a chuté de 25% à la Bourse de Londres hier, car il a prévenu que les mois à venir allaient être compliqués.
A lire aussi
L’inflation est une réalité qui ne pèse pas encore sur les ventes
Je reste quand même relativement optimiste. A long terme, la révolution numérique ouvre un énorme champ des possibles. Cela va tirer les investissements et la consommation car il va y avoir de l’innovation. A plus court terme par contre, ça va sans doute secouer quand même et toutes les entreprises ne sont pas dans le même bateau. Dans le luxe, le tourisme, les télécoms ou d’autres secteurs, les consommateurs sont encore là et les entreprises ont souvent la capacité de passer des hausses de prix. L’inflation est une réalité mais ne pèse pas encore tellement sur les ventes parce que les clients ont de l’appétit ou n’ont pas le choix. Pour les entreprises plus petites ou mono-produits, pour celles qui subissent surtout la hausse du coût de l’énergie ou des matières premières, les mois qui viennent s’annoncent plus incertains. Car s’ils augmentent trop leurs prix, les volumes risquent de chuter. C’est pour ça que le débat en France sur la nouvelle loi qui est censée permettre aux multinationales d’augmenter massivement leurs prix n’a pas vraiment de sens. Les industriels de la grande consommation le savent, le porte-monnaie des ménages n’est pas extensible… si les prix augmentent trop, les ventes plongeront.
David Barroux