Selon l’INSEE, le taux de natalité a fortement baissé en 2022. Voilà qui tombe à point nommé pour objectiver le débat et renvoyer dans leurs buts tous ceux qui estiment qu’il n’y aurait pas urgence à réformer les retraites.
Le nombre de cotisants par retraité n’était plus que de 1,7 pour 1 en 2019
On l’oublie souvent, mais la démographie est le moteur de la répartition, le principe sur lequel repose tout notre système de retraites. En résumé, ce sont les actifs qui paient les pensions avec leurs cotisations. Or, depuis des années, le nombre de cotisants par retraité ne cesse de se dégrader. Il était de 4 pour 14 en 1960, de 2 pour 1 en 2004 et n’était plus que de 1,7 pour 1 en 2019. Dans ces conditions, les chiffres de l’INSEE sont sans appel. Moins de naissances alors que des bataillons de baby-boomers vont continuer à partir à la retraite dans les prochaines années, c’est la promesse d’une équation financière insoluble si rien ne change, d’où l’idée d’un relèvement de l’âge de départ de 62 à 64 ans.
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Les oppositions et les syndicats se trompent de combat, ils feraient mieux de s’interroger sur la pérennité de notre modèle social
Pour maintenir le beau principe d’une solidarité entre générations, ce report de l’âge de départ est indispensable. En demandant aux Français de travailler plus longtemps, on fait mécaniquement grossir la taille de la population active et on répartit donc mieux la charge de financement des retraites. Mais cela vaut aussi pour le reste de notre système de protection sociale. Car avec une population qui vieillit – plus d’un Français sur cinq a désormais 65 ans ou plus – il va falloir aussi se préoccuper rapidement de l’évolution de nos dépenses de santé et du coût croissant de la dépendance. Ce qui signifie que les oppositions et les syndicats se trompent de combat, et qu’ils feraient mieux de s’interroger sur la pérennité de notre modèle social, plutôt que d’ériger en totem la retraite à 62 ans. Une borne qui n’a plus vraiment de sens dans un pays où l’espérance de vie dépasse désormais 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes.
François Vidal
