Réforme des retraites : « Les 8 syndicats sont soudés et cohérents, la mobilisation sera très forte » assure Pierre Ferracci

JEANNE ACCORSINI/SIPA

A deux jours de la manifestation contre la réforme des retraites, Pierre Ferracci était l’invité de la matinale de Radio Classique ce mardi 17 janvier. Le président du groupe Alpha, expert en politique sociale, déplore le manque de pédagogie du gouvernement dans ce dossier.

 

Pour Pierre Ferracci, les questions de pénibilité et d’emploi des seniors auraient dû être préparées très en amont avec les partenaires sociaux

La mobilisation de jeudi sera « très forte, c’est évident », souligne Pierre Ferracci, soulignant que le gouvernement s’y prépare. La question est surtout celle de la suite du mouvement. Est-ce qu’il va se poursuivre massivement, ou s’étioler ? Cette seconde option est « difficile à croire », estime le président du groupe Alpha, pointant « un facteur qui joue de façon positive pour une mobilisation durable : la présence de 8 organisations syndicales de façon extrêmement soudée et cohérente ». Parallèlement, les Français ont une attitude plus ambivalente, assure Guillaume Durand, citant le sondage OpinionWay qui montre qu’ils sont pour une réforme, mais pas celle que présente le gouvernement Borne. Pour Pierre Ferracci, « la préparation d’une réforme aussi structurante ne consiste pas simplement à l’annoncer ». Il plaide pour la préparer très en amont « comment en Finlande, où le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de travailler pendant plusieurs années sur les questions de pénibilité, de l’emploi des seniors, de la charge de travail et des fins de carrière professionnelle ».

 

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Or la France n’a pas suivi ce chemin, insiste-t-il, s’interrogeant sur le fait que « peut-être, les pouvoirs publics sous-estiment la capacité de l’opinion à absorber ce type de réforme ». Le manque de préparation a été criant sur l’emploi des seniors et les critères de pénibilité, affirme Pierre Ferracci. Il voit aussi dans l’opposition forte à la réforme des retraites un manque de pédagogie, et des chiffres très différents cités depuis plusieurs mois : « au début du mois de décembre, François Bayrou, Haut-Commissaire au plan annonce que si on ne fait rien, il y aura 52 milliards de déficit par an pendant 25 ans, ça fait 1312,5 milliards. Gabriel Attal, [ministre de l’Action et des Comptes publics ndr] annonce qu’il y aura pendant 25 ans 500 milliards de déficit si on ne fait rien et la Première ministre évoque pour les 10 ans à venir 120 à 140 milliards de déficit ». « Les gens n’y comprennent rien » a-t-il résumé.

Béatrice Mouedine

 

 

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