L’économie mondiale est menacée par une inflation plus tenace que prévu, alerte le FMI

Lenin Nolly/EFE/SIPA

Le Fonds Monétaire International vient de publier un bulletin d’alerte sur l’inflation qui frappe l’économie mondiale, et qui s’avère persistante, contrairement à ce qu’on pouvait imaginer. L’organisation assure que la croissance sera ralentie de façon durable.

Voilà de quoi doucher les espoirs de tous ceux qui pensaient que la poussée inflationniste ne serait bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Malgré le régime de cheval appliqué par les banques centrales – depuis un an nous sommes tout de même engagés dans le cycle de hausse des taux le plus rapide et le plus brutal depuis les années 80 – l’hydre de l’inflation est donc toujours vivante.

Ou plutôt, si l’une de ses têtes a bien été coupée – celle portée par l’envolée des prix de l’énergie – une autre est apparue. Et le problème est qu’elle témoigne du fait que la hausse des prix est en train de se transmettre à l’ensemble de l’économie, ce que les experts appellent l’inflation sous-jacente. Résultat, selon le FMI, le reflux de l’inflation sera plus lent que prévu. Elle devrait encore s’établir à 7% en fin d’année et encore autour de 5% en 2024. Le retour à la normale n’est donc pas pour demain.

Selon le FMI, le PIB mondial progressera seulement de 2,8% en 2023

L’impact de cette inflation persistante sera forcément négatif sur la croissance économique. Le FMI table sur une progression du PIB mondial limitée à 2,8% seulement cette année, et autour de 3% en moyenne au cours des cinq années à venir. Dit comme ça, ça peut sembler beaucoup. Mais en réalité de nombreux économistes estiment que le monde est récession quand sa croissance passe sous la barre des 3% !

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En clair, nous sommes entrés dans un cycle de croissance durablement ralentie. Car l’inflation et son corollaire, la hausse des taux d’intérêt par les banques centrales, ne sont pas les seules causes du ralentissement de l’activité. Il faut y ajouter, d’abord, l’usure de deux moteurs puissants : la fin du rattrapage de l’économie chinoise et des gains de productivité désormais moins élevés. Mais aussi, dans un avenir proche, les effets d’un retour à une forme de protectionnisme. Une lame de fond alimentée par les tensions géopolitiques, dont l’impact inflationniste à terme sera loin d’être négligeable.

François Vidal

 

 

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