Immobilier : Dans un marché en crise, que font les professionnels pour sauver le secteur ?

Mourad ALLILI/SIPA

Les conclusions du Conseil de la Refondation, consacré au logement, seront présentées aujourd’hui. Lancé fin novembre, ce CNR doit donner les orientations du gouvernement face à la crise du logement en France. Cette restitution sera faite par la Première ministre Elisabeth Borne en fin d’après-midi.

Parmi les mesures qui seront annoncées : des assouplissements pour l’octroi des prêts immobiliers. Mais aussi la poursuite des prêts à taux zéro. Il faut dire que le marché de l’immobilier est grippé, la production de crédits a baissé de 40% sur un an.

Les taux d’intérêt, eux, se rapprochent peu à peu des 4%, l‘immobilier est sous tension extrême. Cette année, les prix de la pierre risquent de plonger de 3 à 10% selon les territoires.

L’enveloppe des prêts immobiliers accordés aux ménages a fondu depuis 2 ans

Après les années fastes, portées par l’argent peu cher et les velléités d’espaces et de grand air post-confinement, vient le temps de la disette pour le secteur de l’immobilier. Pour faire face, les professionnels aussi usent de stratégie pour lutter contre l’inflation et poursuivre leur activité.

Avec la hausse des taux, les montants empruntables ont fondu. En 2021, un couple gagnant 4.000 euros mensuels pouvait espérer débloquer 300.000 euros de prêt. Aujourd’hui, l’enveloppe se réduit à 250.000, et le résultat est qu’on constate une chute spectaculaire des achats.

Corinne Bérec du réseau Orpi explique qu’il « fallait réagir et trouver une solution pour dégripper ce marché », après avoir constaté une baisse de 25% des compromis. En moyenne, les transactions ont plongé de 8% en un an.

« Les vendeurs sont spontanément réticents à baisser le prix »

Le réseau Orpi a donc lancé un pacte anti-inflation : « si le vendeur accepte de baisser de 6,3% son prix de vente, alors l’agent immobilier baissera également de 6,3 le montant de ses honoraires ». Pourquoi ce taux précis ? « Parce qu’il correspond au niveau de l’inflation en 2022 ».

Chez Laforêt, on opte pour la même stratégie avec les « prix bleus ». Le principe est similaire, convaincre le vendeur de baisser son prix de 6%. En contrepartie, son annonce est mise en avant. Une façon de faire coïncider offre et demande, explique Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt : « les vendeurs sont spontanément réticents.

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Il faut faire preuve de pédagogie, leur démontrer que plus le temps avance, moins il joue pour les vendeurs et que le pouvoir d’achat des acquéreurs a reculé de manière significative ». 

Contraindre le marché à se détendre est le seul levier à disposition des agences pour continuer à tourner. En un an, 530 d’entre elles ont mis la clé sous la porte en France.

Eric Kuoch

 

 

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