Immobilier : Les Français ont de plus en plus de difficultés à acheter un bien, et ça va empirer

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Le taux d’usure va franchir la barre symbolique des 4% demain. Aujourd’hui, un tiers des projets immobiliers reste sur le carreau. La principale raison est liée à des taux d’intérêts passés de 1% en 2021, à 3% aujourd’hui.

 

Le nombre de prêts immobiliers a chuté de 47% en un an

Le taux d’usure s’élèvera plus exactement à 4,24% pour un emprunt sur 20 ans. Cela va permettre aux banques de se montrer plus conciliantes sur les dossiers de prêts immobiliers, d’en octroyer plus, là où leur nombre a chuté de 47% en un an. Le problème ? Dans le même temps, l’inflation poursuit sa flambée et pousse les taux d’intérêt à la hausse. La conséquence est que les Français ont de plus en plus de mal à acheter. Les montants empruntables ont chuté, calcule Sandrine Allonier, du site de courtage Vousfinancer : « Quand on était en 2021, un couple avec 4.000 euros de revenus, on pouvait emprunter 300.000 euros. Aujourd’hui, ce même couple peut emprunter seulement 248.000 euros. 20% de moins, c’est considérable ». 

 

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Le nombre de transactions immobilières devrait être en retrait de 20 à 30% à la fin de l’année

Et avec des prix immobiliers qui restent stables, -0,2% depuis le début de l’année, il devient de plus en plus difficile d’acheter. Une situation amenée à durer, craint Maël Bernier, de Meilleurstaux : « La situation ne sera pas meilleure dans 4 ou 5 mois parce que les taux vont continuer à augmenter. Encore une fois, les prix ne sont pas du tout en train de s’effondrer ». Dans cette équation, le profil des potentiels acquéreurs se resserre. Les premiers sacrifiés sont les plus modestes, mais pas seulement, avance le spécialiste de l’immobilier Henry Buzy-Cazaux : « Les plus fragiles, quand il y a des dérèglements économiques, sont ceux qui souffrent le plus. Les primo-accédants sont les plus fragilisés, mais on voit aussi que les investisseurs sont pénalisés. Les banques, aujourd’hui, n’en font pas leur clientèle privilégiée ». Dans un tel contexte, il est probable que le nombre de transactions immobilières soit en retrait de 20 à 30%, à la fin de l’année.

Eric Kuoch

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