Le nucléaire séduit de nouveau les Européens

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Le nucléaire revient en grâce chez les Européens. C’est la conclusion d’une enquête d’opinion que vient de mener la fondation Robert Schuman.

 

Ce regain d’affection général pour le nucléaire est lié à la guerre en Ukraine

En plein débat sur la place du nucléaire dans le mix énergétique européen, cette étude est du pain bénit pour les partisans de l’atome. Car elle dit que dans tous les grands pays européens, y compris chez ceux qui en sont sortis comme l’Italie ou l’Allemagne, le sentiment pro-nucléaire a fortement progressé depuis 2021. Outre-Rhin par exemple, la part de la population qui se déclare favorable ou très favorable a fait un bond de 15 points pour atteindre 44%. Quant aux Etats qui prévoient la construction de nouvelles centrales, comme la France ou le Royaume-Uni, ils peuvent désormais compter sur un soutien majoritaire. Ce regain d’affection général pour le nucléaire est évidemment lié à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique qu’elle a provoquée. Les Européens ont tout à coup réalisé la vulnérabilité de notre modèle de production d’électricité. Ils voient le nucléaire comme un recours. L’instrument permettant de restaurer la sécurité énergétique du continent.

 

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Ce n’est toutefois pas l’avis de nombreuses capitales européennes. On peut même dire que le nucléaire c’est LE sujet de discorde du moment au sein des 27 et accessoirement du couple franco-allemand. Avec d’un côté Berlin et une dizaine d’alliés et de l’autre Paris et une douzaine de soutiens. Tout l’enjeu est de savoir si l’atome produit une énergie verte ou pas. Avec des conséquences très concrètes et très lourdes à la clé, puisque ce label permet notamment d’élargir le champ des aides d’Etat et d’accélérer les procédures d’autorisation pour les projets d’infrastructures qui en bénéficient. Pour la France, qui souhaite investir une cinquantaine de milliards dans une demi-douzaine de nouveaux EPR, il est donc inimaginable que le nucléaire ne soit pas considéré comme une technologie verte. Mais le blocage reste total. La présidence suédoise de l’Union s’est engagée hier à faire une proposition acceptable pour les deux camps. On a hâte de la découvrir.

François Vidal

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