Une délégation de députés Marcheurs se rend ce mercredi 28 décembre à la centrale nucléaire de Flamanville. Un déplacement lourd de symboles.
Le projet de loi sur le nucléaire arrive au Sénat en janvier, pour simplifier la construction de centrales
Il en faut, de la motivation, pour suspendre ses vacances, entre noël et Jour de l’an. Onze députés de la majorité ont demandé à EDF de leur ouvrir les portes de la centrale nucléaire de Flamanville, près de Cherbourg. Ils y passent la journée, casque sur la tête et en combinaison de sécurité. la délégation est composée de membres de la Commission des affaires économiques, dont le président est Guillaume Kasbarian. Au programme : une revue des réacteurs N1 et N2. Le premier est en marche et l’autre est en maintenance, comme beaucoup de réacteurs, hélas… Puis, les députés se rendront sur le site numéro 3, celui de l’EPR, un chantier qui n’en finit pas de prendre du retard et de coûter des milliards d’euros. Les députés veulent comprendre et trouver des arguments alors que le projet de loi sur le nucléaire arrive au sénat en janvier, puis à l’assemblée. Ce texte est censé simplifier les procédures pour construire des centrales.
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Emmanuel Macron a fait une promesse de campagne : construire 6 EPR de seconde génération et lancer des mini réacteurs, les SMR
Les élus veulent au passager remercier les ouvriers qui s’affairent en pleines vacances pour remettre sur pied le réacteur en maintenance. Il s’agit d’éviter les coupures en hiver. C’est donc une visite très politique. Il s’agit de chanter les louanges de l’atome et de tirer les enseignements des ratés de l’EPR. Car Emmanuel Macron a fait une promesse de campagne : construire 6 EPR de seconde génération et lancer des mini réacteurs, les SMR. Il y a quatre ans, cette scène aurait été inimaginable : des députés Marcheurs allant en délégation dans une centrale pendant les vacances. Mais voilà, la macronie a fait une conversion spectaculaire à cause de la crise énergétique et de la crise climatique. Il n’est plus question de fermer des réacteurs comme dans le premier quinquennat, ou des centrales comme Fessenheim. Et il n’y a pas que les Marcheurs qui sont devenus de féroces nucléophiles : Les Républicains et le Rassemblement national ne jurent plus que par l’atome. Dans ce contexte, le texte nucléaire devrait passer sans encombre, avec même les voix des communistes. Qui l’eût dit : il est aujourd’hui plus facile de faire voter un texte pro nucléaire qu’une loi sur les éoliennes et les panneaux photovoltaïques.
Marcelo Wesfreid