Ce lundi 5 juin, en marge de sa conférence annuelle à Cupertino en Californie, Apple a présenté, après des années de rumeur, son premier casque de réalité virtuelle. En quoi la sortie du casque Apple Vision Pro, vendu à prix d’or, constitue-t-elle un événement ?
Première entreprise américaine en capitalisation boursière à presque 3.000 milliards de dollars, Apple n’est pas n’importe quelle compagnie. C’est le reflet de la puissance d’un géant de la tech qui arrive à inventer des produits et crée de nouvelles catégories comme l’iPhone, l’iPad et dans une moindre mesure l’iWatch.
C’est un groupe qui lance des produits qui se vendent en centaine de millions d’unités à des prix très élevés. C’est aussi une entreprise qui arrive à combiner la valeur et les marges du luxe avec les volumes du marché de masse.
Alors, quand Apple s’attaque à un nouveau segment, il faut être attentif car l’entreprise a déjà prouvé par le passé qu’elle pouvait faire exploser un marché de niche.
Un casque Apple pour enfin démocratiser le Métavers ?
Dans la tech, il y a beaucoup d’innovations, beaucoup de buzz, beaucoup d’attentes et souvent pas mal d’espoirs déçus. Avec le métavers, sorte d’univers digital parallèle, on nous avait promis la lune et, pour l’instant, on n’a pas vu grand-chose.
Mais je pense qu’il s’agit d’une question de temps pour que l’on bascule dans un monde de contenus numériques plus immersifs. Pour ce faire, il faut qu’un produit permette cette rencontre.
Si c’est juste pour regarder un film ou jouer à un jeu vidéo, la télévision se suffit à elle-même. Si c’est pour faire du shopping ou du réseau social, le smartphone vient la remplacer. Ici, Apple a présenté un bel objet, de taille compacte : un beau design et, comme toujours, une capacité à marier la machine et les logiciels, le hardware et le software. Le Vision Pro (le nom du casque) est séduisant. Mais encore faut-il qu’il serve à quelque chose.
Un produit de luxe destiné au grand public ?
L’iPhone a décollé grâce à l’App Store et à de nouveaux services. Il faut désormais voir qui va inventer les applications de la réalité virtuelle. Avoir une voiture sans routes et destinations ne sert à rien. Rappelons, surtout, que le produit ne sera lancé que début 2024 et qu’il coûtera presque 3.500 dollars aux Etats-Unis.
Cela fait cher le joujou. Même si ce casque permet, en un clic, de voir ce qui se passe autour, et qu’on peut voir vos yeux, un casque n’a rien de très naturel. C’est lourd, avec une autonomie limitée et des commandes loin d’être intuitives…
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Il va falloir observer, tester, mais aussi se souvenir que, pendant longtemps, l’innovation partait de produits conçus pour les professionnels. Ensuite, les prix baissaient et on développait un marché de masse. Aujourd’hui, l’innovation part souvent du marché grand public et personne n’est meilleur sur ce segment qu’Apple.