Le marché de la micro-informatique connaît à son tour un coup de mou. On peut même parler d’un coup de massue puisque sur les trois premiers mois de 2023, les ventes de PC ont encore reculé de 29 %. On est tombé à moins de 57 millions d’ordinateurs personnels vendus.
Les ventes de PC ont chuté en dessous du niveau des années Covid, pendant lesquelles, certes, les entreprises et les ménages s’étaient équipés massivement pour basculer dans le télétravail. Mais 57 millions, c’est aussi moins que les plus de 59 millions du premier trimestre 2019, avant la crise sanitaire. On est bien à un point bas. Il touche tous les fabricants : Lenovo et Dell ont enregistré des baisses de plus de 30 % et Apple accuse la plus forte chute, à -46 % sur un an, à 4 millions d’appareils.
Ce recul s’explique d’abord par l’effet de base par rapport aux années Covid. On s’est un peu tous collectivement suréquipés pendant deux ans, du coup aujourd’hui il y a nettement moins de besoins. Ensuite, il y a un effet de conjoncture économique qui est doublement pénalisant. Vous avez d’un côté la tendance à l’inflation qui n’épargne pas la micro-informatique. Le prix des composants électroniques comme du transport a grimpé et cela se ressent sur le prix de vente.
Une nouvelle version de Windows sortira l’an prochain, certains PC ne seront plus au standard
Dans le même temps, il y a des nuages qui pointent leur nez. Il y a un risque de ralentissement et le résultat, c’est que les ménages comme les entreprises ont tendance à repousser les achats non indispensables. On remplace un PC cassé par un laptop qui a un peu vieilli.
Il y a tout de même des vents porteurs à moyen terme pour ce marché de la micro-informatique. On ne peut pas se passer d’un PC dans de plus en plus d’emplois, dans un monde de plus en plus numérique. Il y a aussi l’innovation qui pousse au renouvellement. On aura l’an prochain une nouvelle version de Windows et certains ordinateurs finissent par ne plus être au standard.
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Il y a donc un marché de renouvellement et de croissance naturelle. En revanche, le PC a un peu perdu de sa superbe. On peut répondre à de nombreux besoins digitaux avec une tablette ou un smartphone dont les dernières versions sont plus puissantes que les ordinateurs qu’on utilisait il y a quelques années.
L’informatique en réseau, via le cloud devient la norme. La puissance de calcul et de stockage n’est pas dans la machine mais dans le réseau et dans des serveurs. Le marché du PC devrait donc rebondir… mais pas s’envoler.
David Barroux