Les Echos consacrent leur Une de ce jeudi 9 février à l’intelligence artificielle, en expliquant que la guerre de ce qu’on appelle l’IA, est déclarée.
L’IA peut désormais être utilisée par tout le monde
L’intelligence artificielle permet à un ordinateur de réfléchir tout seul et à progresser. Pendant longtemps, les performances de l’IA étaient assez limitées. Et puis au milieu des années 90, l’ordinateur Deep Blue a battu Kasparov aux échecs. On a franchi une autre barrière en 2016, quand un autre ordinateur a battu un champion de go. Depuis, il y avait eu des avancées dans le monde médical. Avec ChatGPT depuis le mois dernier, on a changé de dimension.
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Pour la première fois, l’IA devient utilisable par tout le monde et on se dit qu’elle peut rendre de vrais services puisque ce robot conversationnel arrive à répondre relativement simplement à une question complexe, mais ouverte. Jusque-là, un moteur de recherche comme Google était une machine à apporter des réponses à des questions binaires comme : « Quelle est la hauteur de la Tour Eiffel » ? Avec ChatGPT on peut poser des questions comme : « La guerre est-elle un bon moyen de résoudre les conflits ? ». Des questions complexes pour lesquelles il n’existe pas de réponse qui soit une vérité absolue.
Microsoft s’est allié à ChatGPT pour concurrencer Google
Pourquoi le succès de ChatGPT débouche-t-il sur une rivalité entre les géants de la technologie ? Depuis des années, le monde de ce qu’on appelle le « search » sur internet, est totalement dominé par Google. Si on est à un point de rupture avec l’émergence d’une nouvelle technologie qui permet de réinventer les moteurs de recherche, c’est l’occasion d’un nouveau départ. Certains veulent donc se servir de cette révolution technologique pour fragiliser Google. Le plus agressif étant Microsoft qui s’est allié avec ChatGPT. La multinationale peut investir des milliards et peut également inclure des fonctionnalités de ChatGPT dans certains de ses produits comme son moteur de recherche Bing mais aussi dans les réunions vidéos Teams ou dans les recherches sur Linkedin.
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Microsoft peut financer et donner une taille critique, son PDG Satya Nadella le reconnaît : « tout ce qui peut nuire aux revenus de Google est bon à prendre ». Pour Google, la menace est réelle. Technologiquement, je pense que Google sera au niveau, mais cette révolution lui pose deux problèmes. Le premier est que les réponses fournies par l’IA peuvent être fausses ou manipulatrices car les sources sont difficilement vérifiables. Le groupe est tellement gros et puissant qu’il a une sorte de responsabilité. Il ne peut pas contribuer à propager une forme de fake news 2.0. Le deuxième problème pour Google est qu’aujourd’hui, le géant vend de la publicité sous forme de mots-clefs. L’internaute doit cliquer sur les liens. Mais si demain, la réponse est directement sur la page de Google, est-ce qu’il arrivera à faire payer des annonceurs ? La guerre de l’IA ne fait que commencer mais elle s’annonce, en tous les cas, sans pitié.
David Barroux
