Le 9 mai est dédié à la journée de l’Europe. En France, dès qu’une élection est passée, on pense à la suivante. Et les prochaines, ce sont les européennes, en mai 2024. Car un an avant l’échéance, elles sont déjà dans les têtes de tous les états-majors.
Tout le monde se prépare aux élections européennes, mais certains les attendent avec gourmandise – comme le Rassemblement national qui était arrivé en tête la dernière fois – et d’autres, les redoutent. C’est le cas de LR ou du PS qui risquent de ne plus du tout siéger au Parlement européen s’ils n’atteignent pas 5% des voix.
Les Européennes, en dépit de leur objet réel, ne seront pas l’occasion d’un vrai débat sur l’Europe. Ce ne sera pas la confrontation entre des visions contraires, on assistera à la poursuite du débat politique national par d’autres moyens. Ce sera plus une sorte de sondage grandeur nature, un point d’étape sur la route de la prochaine présidentielle, autant le savoir.
L’Europe est dans l’ADN d’Emmanuel Macron
Parmi les forces politiques concernées, les macronistes font-ils partie de ceux qui espèrent ou de ceux qui redoutent ce scrutin ? Les deux à la fois. L’Europe, c’est l’ADN d’Emmanuel Macron. Ses amis pensent que ce scrutin est celui qui lui permettra le mieux de s’identifier et de tenir un discours positif et entraînant.
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Mais je viens de vous dire qu’on parlerait davantage de politique intérieure que de projet européen. Donc, ce à quoi s’exposeront les macronistes, c’est à un vote sanction. D’autant que ce sera le premier rendez-vous électoral après le conflit des retraites. Si, d’ici là, la popularité du chef de l’Etat ne remonte pas, sa liste sera en danger.
En tout cas, c’est ce que vont jouer toutes les oppositions. À commencer par le Rassemblement national qui va se poser en vote utile anti-Macron. Alors symétriquement, comme ils l’avaient déjà fait en 2019 d’ailleurs, les macronistes vont agiter l’épouvantail RN et se poser de leur côté en meilleur vote utile anti-Le Pen. Ce duel Macron-Le Pen est le même que les dernières fois, lors des deux présidentielles.
LFI souhaite une liste commune de la gauche
À gauche, il y a toujours eu un courant fédéraliste et un courant souverainiste. Mais n’allez pas chercher, là non plus, de débat de fond. On est dans le pur calcul électoral. L’Union, on ne la vante que quand elle arrange.
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Jean-Luc Mélenchon l’avait rejetée à la présidentielle puis imposée aux législatives. Là, LFI veut une liste commune de la gauche non par passion unitaire, mais parce que les mélenchonistes savent que ce scrutin ne leur réussit pas.
Pour Les Verts, c’est exactement l’inverse et c’est pour ça que dans une même interview, leur patronne, Marine Tondelier, a à la fois dit non à une liste unique aux européennes, et oui à une candidature unique à la présidentielle de 2027. Vous le voyez : sous les grands principes, il faut toujours chercher les petits intérêts.
Guillaume Tabard