Coupe de France : Emmanuel Macron veut se frotter au terrain, mais pas à celui du football

JULIEN DE ROSA/POOL/SIPA

Le football et la politique sont deux mondes poreux et perméables qui se chevauchent souvent et se percutent parfois. Cela promet d’être le cas ce samedi soir, à l’occasion de la finale de la Coupe de France de football, entre le FC Nantes et le Toulouse FC.

La rencontre du FC Nantes et du Toulouse FC se déroulera dans l’ambiance survoltée d’un Stade de France à guichets fermés, autrement dit devant quelque 78.000 personnes. Le public sera chauffé à blanc, pour soutenir son équipe, mais pas seulement.

Plusieurs sources au sein de l’exécutif s’inquiètent de l’accueil qui sera réservé à Emmanuel Macron, dont la venue a été confirmée hier soir. Le président aurait, selon l’Agence France-Presse, renoncé à l’idée de se rendre sur la pelouse pour saluer les joueurs et donner le coup d’envoi symbolique du match. Une tradition à laquelle il se pliait pourtant avec gourmandise durant son premier mandat, mais à laquelle François Hollande avait, lui aussi, déjà dû renoncer sur fond d’impopularité record.

Emmanuel Macron risque de renvoyer l’image d’un président planqué

Des perturbations sont-elles à craindre ? Disons en tout cas que le ministère de l’Intérieur et la préfecture ont décidé de prendre les devants en essayant d’anticiper, surtout connaissant le pédigrée des Nantais, ville qui compte parmi les capitales sociales du pays.

Un important dispositif de sécurité est donc prévu. Les réseaux sociaux sont particulièrement scrutés pour repérer les différentes actions envisagées. Notamment celles qui consistent à brandir des tifos cartons rouges dans les tribunes, rien de trop méchant, ou à couper le courant, ce qui serait déjà plus embêtant.

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Ce n’est surtout pas très glorieux pour Emmanuel Macron, dont le repli en loge présidentielle risque déjà d’envoyer l’image d’un président planqué. Loin, très loin de ce qu’expliquaient pourtant ses proches dernièrement.

Emmanuel Macron souhaite retourner au contact des Français

Certains conseillers élyséens ont en fait théorisé l’idée selon laquelle les Français apprécieraient de voir le chef de l’État se faire bousculer. Nous ne sommes plus dans le président thaumaturge que certains louaient durant le premier quinquennat, imaginant que sa seule présence suffisait à réchauffer les cœurs de ses compatriotes.

Non, désormais, le pays aurait besoin de voir les plaies et les cicatrices de ce gendre idéal surdoué, perçu par beaucoup comme hautain, arrogant et déconnecté à la fois. Surtout depuis la crise des retraites.

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Face à cette image glacée, Emmanuel Macron a la volonté revendiquée de retourner au contact, sans toutefois se jeter dans la gueule du loup non plus. En gros, il veut bien aller se frotter au terrain, mais pas à celui du football.

Arthur Berdah

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