Réforme des retraites : Entre l’accord nécessaire au Sénat et la pression de la rue, que risque l’exécutif ?

STEPHANE DUPRAT/SIPA

Après une semaine de pause, la réforme des retraites revient à l’agenda du Sénat, à partir du mardi 28 février.

 

Patrick Kanner souhaite aller au terme de l’examen du texte

On espère davantage de sérénité après le bruit et la fureur de l’Assemblée. Sans représentants du RN et de LFI, cela devrait être plus simple. La gauche voudra certes faire durer les débats, mais Patrick Kanner, le patron des sénateurs socialistes le dit dans Les Echos, il souhaite aller au terme de l’examen du texte. Pour autant, l’équation reste complexe pour le gouvernement qui doit trouver un accord avec Les Républicains et le groupe centriste. Ce qui passe, en particulier, par un geste en faveur des femmes. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a d’ailleurs fait une ouverture ce week-end : il est d’accord sur le principe d’une surcote pour les femmes qui devront attendre 64 ans pour partir, alors qu’elles auraient pu le faire avant grâce à leurs trimestres pour enfants. Reste à fixer le niveau de cette surcote, forcément coûteuse, sachant que l’équilibre budgétaire de la réforme est déjà largement entamé. L’autre condition posée par la droite est le durcissement des règles pour les régimes spéciaux.

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Bruno Retailleau, le président du groupe LR, en fait une question de principe. Et il n’a pas tort. Car de fait, la suppression des régimes spéciaux n’est prévue que pour les futurs embauchés, à la RATP comme chez EDF. C’est la fameuse clause du grand-père. Et si l’âge de départ va être relevé de deux ans, comme pour le régime général, les conditions resteront beaucoup plus favorables pour les agents en poste, avec une ouverture des droits dès 54 ans par exemple pour un conducteur de métro. Bruno Retailleau veut dès lors « accélérer la convergence » des règles. On en est loin. Le gouvernement, lui, est beaucoup plus prudent. Il craint l’étincelle qui conduirait à des blocages dans les transports et l’énergie à partir du 7 mars, alors que la CGT peine à lancer des grèves reconductibles. Entre l’accord nécessaire au Sénat et la pression de la rue, l’exécutif va encore marcher sur un fil.

 

Etienne Lefebvre

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