Que peut-on tirer du traditionnel classement des enseignes préférées des Français qui vient de paraître ?
La progression d’Action est impressionnante
Tous les ans, le cabinet EY-Parthenon interroge les Français en leur demandant quels sont les magasins qu’ils préfèrent. A chaque fois, ce hit-parade de nos destinations commerciales préférées est très intéressant. C’est un miroir de notre société et des évolutions de nos préoccupations ou de nos priorités. C’est un peu : « dis-moi où tu vas pour faire tes courses et je te dirai qui tu es ». Alors qui sont les gagnants cette année ? Le tiercé de tête est composé d’Action, Decathlon et de Leroy-Merlin. C’est un trio qui affirme que les priorités sont l’inflation et le pouvoir d’achat. La progression du discounter Action est impressionnante.
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L’enseigne était entrée dans le top 10 en 2020 et depuis, elle progresse tous les ans. Le distributeur Action était monté sur le podium pour la première fois l’an dernier et là, il termine premier. C’est le roi du discount qui est devenu la destination préférée des Français. Tout le monde y va, les plus aisés comme les moins aisés. Le numéro deux est Decathlon qui depuis des années, est toujours premier ou deuxième. Le groupe est le roi du bon rapport qualité-prix. C’est un distributeur qui innove, qui n’est pas forcément à la mode ou tendance, mais on sait qu’on ne se trompe pas quand on va chez Decathlon. Son succès est aussi le reflet de l’engouement pour le sport en cette période post-covid. C’est la même chose pour Leroy Merlin : l’accès à un bon prix sur un marché super porteur. Le magasin de bricolage permet d’améliorer sans se ruiner.
60% des Français ont acheté au moins un produit d’occasion l’an dernier
Est-ce que les prix et le rapport qualité-prix sont les seules préoccupations des Français ? Non, on voit monter très clairement une autre préoccupation, celle de l’environnement. La responsabilité sociale et environnementale profite à deux types de commerçants. Il y a Aroma-Zone ou Yves Rocher qui sont bio ou nature. Il y a aussi les industriels qui s’engagent dans le durable comme Petit Bateau et les acteurs du bio alimentaire comme La Vie Claire ou les Comptoirs de la bio et Bio c’Bon. Et puis on voit progresser des acteurs de la seconde main comme Vinted. Il faut savoir que selon Kantar, cela représentait seulement 15% en 2018. Ce qui ressort de l’étude EY c’est que même en période de tension sur le pouvoir d’achat, un foyer sur deux se dit prêt à dépenser un peu plus pour des produits plus vertueux en matière de RSE. L’évolution du bio l’an dernier prouve qu’en période d’inflation, cela reste très compliqué de faire payer le virage vert au consommateur. Mais l’image de ceux qui s’engagent est bonne et c’est déjà un premier pas.
David Barroux