Carrefour reprend Bio C Bon et mise sur un secteur qui rapporte

Bio C Bon c’est un des pionniers du bio en France. C’est un distributeur qui dès 2008 a senti avant d’autres, que le bio serait un marché porteur. Le groupe a ouvert plus d’une centaine de magasins, très présents dans les grandes villes, notamment à Paris.

Bio C Bon était en redressement judiciaire

Le seul problème c’est que dans le commerce, on ne gagne pas sa vie seulement en répondant à une demande. On doit aussi être bien géré. On doit maîtriser ses loyers, ses frais de personnels, ses achats… Et Bio C Bon était très mal géré. L’enseigne perdait environ 20 millions par an pour moins de 200 millions de chiffre d’affaires. Ce n’était pas tenable. Elle était en redressement judiciaire et hier le tribunal de commerce de Paris a choisi Carrefour comme repreneur.

 

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L’intérêt pour Carrefour est double. Le premier c’est que cela renforce le groupe dirigé par Alexandre Bompard sur le marché du bio qui est à la fois en croissance et qui génère plus de marges que l’agro-alimentaire de base. Avec Bio C Bon, Carrefour peut, s’il gère bien la marque, améliorer son chiffre d’affaires comme son bénéfice. De plus, Bio C Bon est un distributeur essentiellement urbain. Et le commerce de centre-ville est aussi celui qui croît le plus et qui offre les meilleures marges. Mieux vaut aujourd’hui de petites boutiques qui servent les bobos que des hypermarchés obligés de casser les prix pour les classes moins favorisées. On est dans une stratégie valeur, plus que volume.

 

Carrefour est mieux armé pour rivaliser avec Naturalia, propriété de Casino Monoprix

Carrefour a plein d’atouts en main. Reprendre une centaine de magasins et un millier de salariés c’est peu, à son échelle. Les dirigeants ont déjà des compétences dans le bio pour leurs magasins et la petite chaîne So Bio qu’ils ont rachetée en 2018. Dans le bio, il y a beaucoup d’achats au niveau local mais il y a quand même des économies d’échelles potentielles.

 

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Avec cette acquisition, ils seront mieux armés pour rivaliser avec Naturalia qui appartient à leur concurrent Casino Monoprix. Et ils l’ont emporté sur la famille Zouari qui vient de reprendre Picard ou sur la coopérative Biocoop, qui sont de vrais puristes du bio. C’étaient deux concurrents moins riches mais redoutables. Carrefour va mieux et peut repasser à l’offensive.

David Barroux