Les salariés ukrainiens de Leroy Merlin demandent au groupe de cesser ses activités en Russie, après le bombardement d’un magasin à Kiev le dimanche 20 mars.
Le bombardement du magasin Leroy Merlin de Kiev a fait 8 morts, dont 1 salarié
Les employés ont lancé une pétition en ligne sur le site « openpetition.eu » après le bombardement d’un des magasins Leroy Merlin dans la capitale ukrainienne. Ce bombardement a fait 8 victimes dont 1 salarié de l’entreprise, selon les syndicats ukrainiens mais sans confirmation de la direction. Leur pétition demande également que la famille Mulliez, propriétaire de Leroy Merlin, Auchan et Decathlon, ferme les autres enseignes qu’elle contrôle. Si l’enseigne de bricolage est très implantée en Russie et réalise dans ce pays plus de 18% de son activité mondiale, on peut tout de même s’interroger sur l’insistance du groupe à vouloir rester sur place. En effet, les syndicats exigent que Leroy Merlin prenne une position officielle et sorte de son mutisme. À l’intérieur du groupe on parle d’une chape de plomb mise sur ce sujet. C’est pourquoi, Jean-Marc Cicuto, délégué central CFTC, majoritaire dans l’entreprise, évoque une situation intenable et insiste pour que la firme prenne ses responsabilités et ferme la centaine de magasins russes : « on ne peut pas fermer les yeux sur cette situation. Quand on voit les missiles tomber sur des employés, la pression du groupe afin de maintenir l’ouverture des magasins n’est pas acceptable. Les salariés sont en colère car le groupe ne répond pas à ses obligations ».
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Les syndicats de Leroy Merlin vont rencontrer la direction le 23 mars
Il faut également faire attention à ne pas abandonner les 45 000 salariés russes de Leroy Merlin, victimes collatérales de ce conflit selon le syndicaliste : « si les magasins ferment, il faut exiger le versement des salaires en Russie comme le font McDonald’s et Ikea. Ces grands groupes continuent à payer leurs employés malgré les fermetures, et notre devoir est de protéger économiquement de la même façon les salariés de Leroy Merlin ». On se doute alors que l’aspect financier joue dans la balance. Leroy Merlin réalise 5 milliards de chiffre d’affaires dans le pays et en fermant ses magasins, le groupe peut craindre de voir ses actifs confisqués par l’État russe. Cette théorie demeure car la direction reste injoignable. Les syndicats ont tout de même obtenu une rencontre avec leurs dirigeants, qui se déroulera le 23 mars, et comptent bien en profiter pour évoquer le sujet et exiger le positionnement du groupe.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :