SpaceX, une des entreprises du milliardaire Elon Musk, a annoncé hier l’ouverture de son service Starlink aux PME françaises. En proposant un accès haut débit partout sur Terre via une connexion satellite, la start-up américaine affiche ses ambitions de conquérir le marché mondial des télécoms.
Starlink pourrait fournir un accès internet dans les zones blanches, sur les bateaux de croisières ou dans les avions
Elon Musk est le patron de Tesla, le milliardaire qui voulait racheter Twitter et qui s’est ravisé. Mais il est aussi à la tête de SpaceX, la start-up qui a révolutionné le spatial et qui ne veut pas se contenter d’aller sur Mars. Avec SpaceX, Elon Musk a aussi lancé le service Starlink qui doit permettre d’accéder à Internet, à tout moment et n’importe où sur Terre. Aujourd’hui, il y a déjà 3 000 satellites en orbite et cela permet de commencer à vendre le service aux Etats-Unis et aussi en France. Peut-on encore se passer d’un téléphone mobile ou d’un accès à internet à haut débit ? Pour les professionnels et une grande partie des ménages, c’est peut-être possible pendant quelques heures, mais pas plusieurs jours. La connectivité n’est plus une option : c’est une obligation. Or, les réseaux fixes et mobiles de télécoms ne peuvent pas tout couvrir. Il y a donc besoin ponctuellement de services complémentaires.
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Starlink peut aider les entreprises et les ménages qui vivent dans ce qu’on appelle des zones blanches. Ils pourraient avoir envie de s’abonner aux services de la start-up, qui va aussi chercher à se vendre sur les bateaux de croisière ou à bord des avions. Ce n’est pas un marché de masse, mais le marché des télécoms reste gigantesque. On parle de plus de 1 000 milliards tous les ans : si SpaceX prend 2 ou 3% de ce marché, cela représente des dizaines de milliards de revenus, soit plus que le marché du lancement de satellites par exemple.
En France, l’abonnement à Starlink coûtera 50 euros par mois, sans compter l’antenne à 480 euros
Le pari d’Elon Musk n’est donc pas si fou mais c’est un pari risqué, car envoyer des satellites coûte cher. Starlink prévoit à terme une constellation de 40 000 engins. C’est un investissement interminable dans une infrastructure qu’il faudra sans cesse entretenir ou remplacer. Ensuite, il y a un pari technologique. Enfin, il faut séduire les clients, ce qui n’est pas facile. Elon Musk a coupé le prix de l’abonnement mensuel par deux en France à 50 euros et il faut aussi acheter l’antenne pour 480 euros. Cela reste coûteux pour un service potentiellement moins performant que la fibre, mais probablement pas assez pour que Musk rentabilise son investissement. Au contraire, s’il vend trop cher, il risque de ne pas avoir beaucoup de clients car il va y avoir d’autres services concurrents. La bataille ne fait que commencer mais elle s’annonce sanglante. Et il n’y aura pas que des gagnants.
David Barroux